La plateforme Malt dédiée aux freelances a annoncé une levée de fonds de 80 millions d’euros, menée par le duo Sachs Growth Equity et Eurazeo ainsi qu’Isai et Serena. L’entreprise a laissé entendre qu’elle voulait non seulement élargir son champ d’intervention pour proposer ses services à un plus grand nombre de freelances et de firmes, mais aussi poursuivre son expansion à l’international.

Les freelances se multiplient dans le monde

Suite à la crise sanitaire et économique, de nombreux français ont décidé de revoir leur manière de travailler en devenant indépendant. Approche profitable à bon nombre d’entreprises, plusieurs d’entre elles se sont finalement tournées vers eux.

“En France, on compte maintenant quasiment un million de freelances. Si on prend vraiment que ceux dans la Tech, on est autour de 600 000-700 000. Ce chiffre est de 6 millions en Europe. Nous venons de refaire une étude avec le cabinet de conseil Roland Berger. Nous estimons le marché à 350 milliards d’euros en Europe et à 650 milliards aux États-Unis”, indique Vincent Huguet, co-fondateur et CEO de Malt.

Ainsi, bien consciente de la place de plus en plus importante que prennent ces travailleurs dans le paysage d’une entreprise, Malt a conçu en 2013 une plateforme qui fait correspondre le profil d’un indépendant avec le besoin d’une firme. Elle prélève une commission comprise entre 5% et 10% de la prestation facturée. Plus le freelance travaille avec un client, plus ce pourcentage diminue. Du côté des firmes, les commissions sont un peu plus élevées : entre 5% et 15%.

Malt veut élargir son champ d’intervention et continuer son expansion à l’international

Aujourd’hui, Malt revendique 250 000 freelances sur sa plateforme, ainsi que 30 000 clients, dont 36 entreprises du CAC 40. Pour continuer son ascension, elle mise sur cette levée de fonds, qui va lui permettre d’élargir son champ d’intervention. En effet, même si ses services restent principalement centrés sur les métiers de la tech, l’entreprise française avait déjà fait un pas en avant pour proposer plus de domaines d’activité. “Nous nous intéressons à tous les métiers présents dans une entreprise. Ressources humaines, juridiques, toutes les fonctions sont concernées et nous voulons devenir un point central pour les besoins des sociétés”, souligne Alexandre Fretti, PDG de Malt.

À travers cette opération, Malt souhaite également accélérer son développement à l’international. Déjà présente en Allemagne, en Espagne, et en Belgique, elle se lancera prochainement aux Pays-Bas et en Italie. Par ailleurs, l’entreprise veut racheter ses concurrents dans des pays où le marché des prestataires freelances est déjà bien développé, comme au Royaume-Uni et en Scandinavie. “Avec la crise, certaines boîtes ont besoin d’un second souffle, parce qu’elles ont cramé beaucoup d’argent”, remarque Alexandre Fretti. “Nous pouvons avoir une convergence d’intérêts”. Le malheur des uns pourrait finalement faire le bonheur de Malt.

L’entreprise trace petit à petit la suite de son parcours, avec toujours au cœur de son développement la valorisation des freelances. Pour cela, elle a offert à 150 d’entre eux l’opportunité de devenir actionnaires de la firme. Après quelques négociations, les investisseurs ont accepté d’y dédier une enveloppe d’un million d’euros. Les critères pour choisir les freelances doivent encore être discutés, mais les premiers actionnaires de Malt le deviendront dans les prochains mois. “C’est un acte symbolique mais nous espérons aussi que cela deviendra un axe différenciant par rapport à nos concurrents”, déclare le PDG.