La crise sanitaire et économique actuelle va chambouler la plupart des secteurs d’activité. Si ce n’est pas dans les évolutions des activités en elles-mêmes, ce sera a minima dans l’organisation du travail. Parmi les secteurs à qui l’on peut prédire l’un des plus grands sauts dans le futur, un se distingue particulièrement : le domaine de la formation. Pour les aider à faire le grand saut, les entreprises de la EdTech sont au rendez-vous.

Si la digitalisation du secteur de la formation était déjà amorcée avant la Covid-19, la crise sanitaire actuelle en a accéléré le processus. Les MOOC, les COOP, les SPOC, les SOOC avaient trouvé, avant 2020, une place non confidentielle dans le paysage de la formation. Qu’il s’agisse d’offrir à chacun la possibilité de s’autoformer dans le domaine de son choix avec des formations gratuites ou à moindre coût, ou de former des internautes dans le cadre de leur activité professionnelle et du développement de leurs compétences, individuellement ou en équipe, les formations en ligne commençaient à se démocratiser. Pourtant, cette digitalisation semblait surtout être l’affaire de start-ups, ou d’entreprises niches, dont le but affiché était évidemment de former, mais aussi d’innover.

Les organismes de formation plus traditionnels, dont le cœur de métier était de proposer des formations en présentiel, étaient bien conscients de la percée du digital dans leur secteur. Ils commençaient, pour une partie d’entre eux, à réfléchir à un avenir plus hybride, sans présager de l’urgence.

Et puis, en mars dernier, le premier confinement a tout chamboulé. La digitalisation de ces organismes, dits classiques, s’est imposée. Plus largement, les nouvelles attentes des apprenants, et les besoins de formation à venir, se sont invités dans leur réinvention.

Changement de paradigme dans le secteur de la formation

Avant la crise sanitaire, plus de 70% des organismes de formation proposaient exclusivement des formations en présentiel (source : Digiforma.com). Lors du premier confinement, ils ont, pour 40 % d’entre eux, mis leur activité à l’arrêt. Les autres ont mis en place des formations à distance.

Ainsi, selon Cegos, un français sur deux s’est formé à distance pendant la pandémie et 97 % d’entre eux ont été satisfaits.

En toile de fond, la plupart des organismes de formation ont amorcé une réflexion sur la transformation de leur métier. Certains se sont souvenus qu’il y a trois ans déjà, Dell révélait dans une étude que 85% des métiers de 2030 n’existaient pas encore. Une bonne nouvelle pour eux, dont le secteur s’annonce, de ce fait, florissant. Une obligation immédiate aussi, pour ces acteurs de la formation traditionnelle, d’amorcer leur réinvention.

À l’avenir, ils seront attendus sur le terrain de l’agilité, à la fois sur le contenu des formations proposées – si des nouveaux métiers apparaissent, cela implique que de nouvelles compétences puissent être transmises, avec des programmes de formation rapidement mis sur le marché. Ils seront également attendus sur la forme. Tout organisme de formation devra être capable, à l’avenir, de proposer des formations digitalisées. Cela nécessitera des équipements, des formateurs digital friendly, et une bonne dose de créativité…

La personnalisation : clé de la formation de demain

Dans un monde où chacun va être amené à se former tout au long de la vie, que ce soit pour changer de poste, de métier, pour s’adapter aux évolutions de l’entreprise ou pour cultiver son employabilité, les organismes, eux aussi, vont devoir s’adapter.

Il s’agira de proposer des formations à une multitude de profils : jeunes, moins jeunes, indépendants, salariés, anciens salariés en reconversion… Tout le monde, à un moment ou à un autre, aura besoin de se former. Chacun avec ses acquis, ses besoins spécifiques et… Un mode d’apprentissage qui lui convient. L’ère de la standardisation est révolue. Bienvenue dans celle de la personnalisation.

La digitalisation de la formation : un long fleuve pas si tranquille

Proposer des formations en ligne, évidemment, cela ne s’improvise pas. Les organismes de formation, qui n’imaginaient pas l’inverse, sont en train de l’expérimenter concrètement.

Il existe des obstacles humains. Les formateurs, mais aussi les apprenants, sont plus ou moins prêts à sauter le pas. Les organismes de formation sont donc attendus, aussi, sur les dossiers de la conduite du changement et de “l’évangélisation”. Car une chose est sûre, côté professionnels de la formation, la volonté d’investir durablement le terrain du digital est bien là (même si chacun a la volonté de conserver une partie de son activité en présentiel).

Il existe aussi des obstacles techniques. Il faut s’équiper : matériel informatique, équipements son et vidéo, logiciels… Il faut aussi trouver les bons partenaires, pour un rendu à la hauteur des attentes des apprenants et de ceux qui financent leurs formations. Car si aujourd’hui, pour beaucoup, la transposition des formations existantes se fait par la mise en place de classes virtuelles (via Zoom ou Teams), des outils complets et adaptés au format digital feront assurément la différence dans les mois et les années à venir.

EdTech : Des acteurs développent des nouveaux outils

Pour aider les organismes de formation à se digitaliser mais aussi à évoluer dans leur proposition de services, les entreprises de la EdTech sont des alliés de taille. Quiz, serious games, réalité virtuelle ou encore intelligence artificielle sont autant d’outils utilisés pour rendre les formations en ligne attractives tout en augmentant leur efficacité. En France, plus de 400 entreprises, start-up et autres associations s’affairent à réinventer le secteur de l’apprentissage. Nous nous limiterons à trois exemples :

  • Woonoz : Grâce à son moteur d’Ancrage Mémoriel®, qui s’appuie sur les neurosciences et l’intelligence artificielle, ce spécialiste de l’adaptative learning propose de personnaliser les formations et de s’adapter à la manière dont l’apprenant mémorise pour de meilleurs résultats.
  • Sparted propose une plateforme de micro-learning qui leur permet aux entreprises de créer elles-mêmes leurs contenus de formation qu’elles diffusent ensuite à leurs collaborateurs via une application en marque blanche.
  • Audace Digital Learning utilise elearning, serious game, simulateur en réalité virtuelle, plateforme LMS/LCMS… pour développer les apprentissages des acteurs de l’industrie et de la santé.

La liste, loin d’être exhaustive, laisse entrevoir une infinité de possibilités. Pour les organismes de formation, tous conscients que leur secteur d’activité entre dans une nouvelle ère, il va s’agir de faire les bons choix de partenaires et les bons investissements. Cela dans le but de proposer une offre de formation innovante, qui correspondra aux attentes de leurs clients et futurs clients, à leur manière d’apprendre, mais sans perdre leur ADN et ce qui faisait jusqu’alors leur succès.