Le 18 novembre dernier, en ouverture de la Semaine Européenne pour l’Emploi des Personnes Handicapées, cinq lauréats ont été mis à l’honneur dans les catégories AI/DIGITAL, HEALTH, STUDENT PROJECT, MOBILITY/ACCESSIBILITY et EMPLOYMENT en présence Sophie Cluzel, Secrétaire d’État auprès du Premier Ministre, chargée des Personnes handicapées et Cédric O, Secrétaire d’état auprès du ministre de l’économie et des finances et du ministre de l’action et des comptes publics, chargé du numérique.

En quoi consiste votre projet ?
(ENOSKELET) Amaury Ciurana :
« Certains enfants atteints de paralysie cérébrale ont des problèmes de contrôle moteur. Notre projet EnoSkelet est destiné à ceux d’entre eux qui pourraient néanmoins faire l’expérience de la marche, mais auraient pour cela besoin d’assistance. Il s’agit de renforcer musculairement leurs articulations et de les aider à s’équilibrer. »

(EZYMOB) Camille Maldjian :
« Notre solution Ezymob est une application pour Smartphone qui améliore l’accessibilité des transports en commun aux déficients visuels – aveugles ou mal voyants. Elle les prend en charge tout au long de leur trajet, qu’ils programment via la reconnaissance vocale de l’appareil. L’application crée ensuite l’itinéraire. »
(CROCOS GO DIGITAL) Vincent Berge :
« Crocos Go Digital est une start-up qui développent des solutions pour détecter le plus tôt possible les dysfonctionnements cognitifs des enfants (de cinq à quinze ans environ) et contribuer à y remédier, en utilisant principalement des outils numériques. »
(COLLECTIVE SCIENCE) Fabienne Cazalis :
« Collective Science est à la fois un projet scientifique et un projet de transfert technologique. Sur le plan scientifique, il s’agit de développer une méthode qui permette de mesurer les aptitudes hors-normes des personnes autistes.
Le deuxième volet consiste à opérer un transfert technologique en proposant au monde de l’entreprise et aux RH un outil vraiment innovant, adapté aux gens qui n’entrent pas dans les cases. »
(CIRCLES) Amine Metani :
« Notre projet Circles doit redonner de la mobilité aux membres paralysés de personnes tétraplégiques, afin de leur permettre de retrouver une activité physique quotidienne indispensable à maintenir une bonne qualité de vie. »

Comment est né votre projet ?

(ENOSKELET) Amaury Ciurana :
« J’ai toujours été proche du milieu médical. Dans le cadre de mes études d’ingénieur, j’ai eu envie dès le départ de travailler sur un projet innovant lié à la santé. J’ai rencontré dans cette école un chercheur qui travaillait déjà sur la thématique des exosquelettes, sa fille Enora étant atteinte de paralysie cérébrale. Nos échanges m’ont donné envie de construire mon cursus autour de ce projet. »
(EZYMOB) Camille Maldjian :
« Nous sommes tous les trois issus de Polytech Paris-Sud (Robin, Julien et moi-même). Alors que j’étais étudiante en quatrième année, j’ai choisi de mener un projet entrepreneurial. Robin – alors étudiant en cinquième année – m’a fait part de son projet de fin d’étude, qui consistait à mettre au point un système de détection de portes. J’ai été conquise par son concept et lui ai proposé d’envisager un projet commun, plus global, d’un dispositif destiné à aider les déficients visuels. »
(CROCOS GO DIGITAL) Vincent Berge :
« En tant que papa, j’ai vécu le parcours du combattant après la prise de conscience : on s’engage dans des bilans tous azimuts auprès de nombreux professionnels, pendant un an en moyenne. Cette année d’incertitude ajoute au décalage vécu par l’enfant. Une fois qu’on a identifié les dysfonctionnements, il faut y remédier. Dans ce contexte, notre projet n’est pas de nous substituer aux médecins, mais de contribuer à réaliser des bilans précoces. »

(COLLECTIVE SCIENCE) Fabienne Cazalis :
« C’est très simple : j’ai un enfant autiste. J’ai dû m’arrêter de travailler pour m’occuper de lui pendant quatre ans. Cela m’a ouvert les yeux sur un grand nombre de choses et ça m’a aussi permis d’entrer en contact avec les acteurs associatifs. J’ai réalisé que la situation était vraiment désastreuse, à de multiples niveaux, et qu’il y avait énormément à faire pour soutenir l’inclusion scolaire et professionnelle. »
(CIRCLES) Amine Metani :
« Ce projet est né d’un double constat. D’abord le fait qu’il existe des technologies abordables et matures permettant d’élaborer des thérapies de rééducation par le sport à destination de personnes en situation de handicap neurologique moteur.
Le deuxième constat est que le milieu du handicap connaît beaucoup d’abus, notamment sur les prix : tout est extrêmement cher, sans que cela soit forcément justifié. Il se trouve aussi que je travaillais avec Vance Bergeron – directeur de recherche CNRS au sein du Laboratoire de physique de l’École Nationale Supérieure de Lyon – au moment où il a eu un accident de vélo qui l’a rendu tétraplégique. Nous nous sommes retrouvés ensuite autour de ce projet. »

Où en êtes-vous dans le développement de votre projet ?

(ENOSKELET) Amaury Ciurana :
« Je pars quatre mois aux États Unis, à Berkeley, travailler à plein temps sur mon projet, avant de terminer mon cursus. Je retournerai ensuite à Toulouse dès juin 2020 pour lancer plus concrètement ma start-up. »
(EZYMOB) Camille Maldjian :
« Moins d’un an après nos débuts, on estime que l’application est développée à 70 %. Beaucoup de fonctionnalités sont déjà en test. Nous sommes par ailleurs en cours de création d’une structure juridique. Nous réfléchissons aussi aux démarches commerciales qu’il va nous falloir engager auprès des opérateurs de transports en commun. »
(CROCOS GO DIGITAL) Vincent Berge :
« Nous avons déjà réalisé deux levées de fonds et entamons la troisième. Il nous faut aussi mettre en place toute la partie R&D. Nous avons déjà imaginé des solutions, fait passer les premiers tests, validé la pertinence des outils numériques, etc. En parallèle, nous travaillons également à la mise au point d’outils d’intelligence artificielle. »

(COLLECTIVE SCIENCE) Fabienne Cazalis :
« J’estime que le projet est suffisamment mûr pour l’ouvrir à de nouvelles collaborations extérieures, notamment pour m’aider à préparer le statut d’entreprise sociale et solidaire qui portera ce projet. »

(CIRCLES) Amine Metani :
« Aujourd’hui, nous commençons à être prêts à lever des fonds et à pouvoir constituer une équipe. Nous espérons donc créer notre start-up en début d’année 2020, pour effectuer une levée de fond dans la foulée. »

Plus d’informations : https://www.lahanditech.fr/laureats-2019