David Kaye, expert en surveillance de l’ONU, a réclamé un moratoire international sur la vente des logiciels d’espionnage. Comme l’explique Reuters, dans son rapport publié mardi dernier, il estime que les gouvernements utilisent ces logiciels, fabriqués par des entreprises privées, de manière abusive.

Les Droits de l’Homme sont clairement en jeu

L’expert des Nations Unies a écrit que « la surveillance de certaines personnes, très souvent des journalistes, des militants, ou encore des personnalités de l’opposition, peut conduire à des détentions arbitraires, parfois à la torture et éventuellement à des exécutions extrajudiciaires ». Il explique qu’il aurait reçu des témoignages détaillés décrivant l’utilisation de ces logiciels par certains gouvernements.

Pour David Kaye, ce sont les principes des Droits de l’Homme qui sont en jeu avec ce genre de technologie : « les États devraient immédiatement imposer un moratoire sur l’exportation, la vente, le transfert, et l’utilisation des outils de surveillance, jusqu’à ce qu’un régiment garantisse la sécurité de nos concitoyens ».

Les gouvernements agissent en toute impunité

Dans le viseur de l’expert des Nations Unies : Pegasus. Un logiciel espion fabriqué par NSO, un groupe israélien et FinSpy, conçu par la German-British du Gamma Group. Pour NSO, sa technologie est essentielle pour « sauver des vies et arrêter des terroristes ou des criminels qui utilisent des technologies cryptées ». L’entreprise précise que pour acquérir une licence de son logiciel, il y a de nombreuses cases à cocher et de nombreux critères à remplir : « tout le monde ne peut pas utiliser Pegasus ».

Vraisemblablement, cela ne devrait pas décourager David Kaye, qui estime que la surveillance de ces pratiques est quasi inexistante et qu’elle devrait être indispensable pour garantir la sécurité et la liberté des individus. Concrètement, cela signifie que de nombreux gouvernements mènent des missions d’espionnage en toute impunité.