Ce lundi 11 mars, Nvidia a confirmé avoir coiffé Intel au poteau en finalisant le rachat de l’équipementier israélien Mellanox. Spécialisé dans les solutions réseau, l’informatique hautes performances et le monde des serveurs, notamment, le groupe s’était déjà vu soumettre une proposition de rachat par Intel. Il y a quelques mois, la firme de Santa Clara avait en effet placé 6 milliards de dollars sur la table. Une enchère surclassée par l’offre de Nvidia, qui atteint pour sa part le montant faramineux de 6,9 milliards. En 25 ans d’existence, le groupe de Jensen Huang n’avait jamais dépensé plus de 400 millions de dollars pour une acquisition. Une première donc, mais qui n’a rien d’anodin pour les verts.

Au travers de ce rachat, Nvidia avance en effet ses pions dans les domaines de l’IA et des serveurs, deux vecteurs de croissance primordiaux pour la firme, qui cherche à diversifier de plus en plus ses activités pour ne pas dépendre uniquement de la seule bonne santé des ventes de ses cartes graphiques. Cette stratégie se concrétise d’ailleurs peu à peu puisqu’un tiers des revenus générés par Nvidia proviennent d’ores et déjà de son offre en serveurs, rappelle Engadget.

Nvidia fait doucement évoluer son coeur de métier

Eventuel signe des temps pour le groupe, sur le premier trimestre de son année fiscale 2019, Nvidia voyait ses revenus chuter de 22% suite au déclin considérable du marché lié au minage de crypto-monnaies. Les résultats de sa division Gaming piquaient également du nez, la faute à des GeForce RTX moins populaires que prévu auprès du grand public. Dans ce marasme, le groupe pouvait cependant compter à la fois sur sa division IA et sur son Cloud pour se consoler. Deux domaines respectifs qui profiteront sous peu du savoir faire de Mellanox.

Fondé en 1999, l’équipementier israélien (basé à Sunnyvale, en Californie) est devenu l’un des leaders mondiaux en matière de solutions réseau. Concepteur de puces capables d’animer des connexions Ethernet grande vitesse, Mellanox est également au coude à coude avec Intel en matière de réseaux InfiniBand, destinés à connecter des serveurs entre eux. L’une des principales motivations d’Intel dans son projet de rachat du groupe israélien était d’ailleurs simple : il s’agissait d’empêcher Nvidia ou AMD de mettre la main sur des technologies porteuses de croissance sur le secteur du cloud. C’est raté.

Jensen Huang, co-fondateur et CEO de Nvidia, se frotte pour sa part les mains mais soupèse aussi un porte-monnaie nettement moins lesté. Dans son communiqué publié lundi, Nvidia rappelle que les technologies mises au point par Mellanox « sont employées dans plus de la moitié des supercalculateurs les plus rapides du monde ». Huang note pour sa part, toujours dans ce même document, que « l’émergence de l’IA et des data sciences, tout comme les milliards d’utilisateurs simultanés d’ordinateurs, font monter en flèche la demande sur les data-centers mondiaux« . « Pour Répondre à cette demande, il faut des architectures holistiques qui connectent un grand nombre de noeuds de calcul rapide sur des réseaux intelligents« . Voilà qui sera, sans nul doute, dans les cordes de Mellanox.