Commençons par caricaturer un peu. Au commencement la musique au cinéma était « originale. » Composée pour le film. Puis des réalisateurs dont Martin Scorsese ont décidés d’utiliser des titres du commerce pour créer leurs bandes originales. D’un coup deux écoles se sont affrontées. La synchronisation de titres commerciaux d’un côté et de l’autre les adeptes de la musique originale.

Deux façons d’envisager l’identité musicale d’un film et autant de raisons de ne pas être d’accord.

Pas mal de réalisateurs « DJ » préfère la synchronisation et s’inspire aujourd’hui de Scorsese ou bien de Quentin Tarentino dont c’est clairement la marque de fabrique.

Tarentino … c’est le pape du genre. Le  jusqu’au-boutiste du principe. Peu de musique originale, mais des choix de morceaux archi-référencé que les fans s’arrachent. Double intérêt pour le réalisateur, les titres choisis ont de la bouteille et un gros caractère musical. Ils baladent avec eux une histoire mythique qui s’ajoute au récit et le complète.

Figure de style ou pilier de la narration ? La série ne tranche pas et utilise la synchronisation pour le style, la narration et comme outil de communication.

Série + streaming

Premier constat, les séries et la musique streamée ont un mode de consommation similaire. Une consommation centrée autour de playlist, les deux univers sont d’un usage évident pour un public digital.

Si vous êtes fan de Narcos et que vous dévorez les épisodes chaque nuit, vous avez forcement envie d’embarquer un bout du mythe de Pablo Escobar dans vos trajets quotidiens et vous avez aussi envie de convertir vos amis.

La playlist sert précisément à ça.

La playlist c’est la clef

La playlist devient le lien qui permet de maintenir le contact avec le public entre deux saisons. Un outil de communication dirigé vers les communautés de fans, et un moyen d’approfondir l’univers proposé.

La playlist tirée de The Get Down développe l’histoire musicale du hip-hop et enrichie notre appréhension de la série créée par Baz Luhrmann.

Du lien et du style

Cette curation de titre devient centrale pour les série de genre. Stranger things, fait revivre l’univers  fun et ludique des Goonies et de E.T, mais devient  glaçant et froid grâce aux titres choisi dans la discographie de Joy Division ou de New Order. Un choix musical qui se transforme en revendication esthétique qui profite à la narration et devient un phénomène sur les réseaux sociaux où la playlist atteint des sommets de partage.

Playlists et séries sont les deux forces puissantes, en croisant les flux, ont crée des objets de pop culture complet.

Les univers référencés des séries se nourrissent de titre quasi-historique et en font des alliés pour prolonger l’expérience au-delà des épisodes.