Facebook s’est allié cette année à la Banque mondiale et L’Organisation de Coopération et de Développement Économiques (OCDE) pour créer une nouvelle mesure. C’est une nouvelle manière de comprendre les entreprises par une collecte de données différente des méthodes actuelles afin d’obtenir des renseignements actualisés plus rapidement sur l’économie mondial et moins coûteuse que les approches usuelles.

Cette ouverture n’est pas anodine pour Facebook. Cette coalition offre au réseau social une occasion de réaliser une veille mondiale sur l’économie et sur les entreprises, donc de nouvelles opportunités commerciales, notamment pour son réseau social pro : Facebook At Work.

La data, le véritable enjeu

Les 3 partenaires ont lancé officiellement, mercredi 28 septembre, ce baromètre quantitatif. Il est établi par un questionnaire sur les entreprises utilisant les pages Facebook pour se connecter avec leurs clients. Nommée « Future of Business Survey », l’étude, en test depuis février 2016, est administrée au travers de 15 questions à 90 000 PME dans 22 pays.

Au travers des thèmes abordés, il en ressort que ces entreprises sont plus optimistes que celles touchées par les questionnaires traditionnels et a permis de comprendre, par exemple, que les PME sont la colonne vertébrale de l’économie de l’Inde.

« Quand vous prenez le temps d’écouter les dirigeants de ces entreprises, vous pouvez trouver des nouvelles solutions pour les aider » selon Nicola Mendelsohn, Vice-Président EMEA de Facebook. « Ce n’est que le début et nous voyons (Future of Business Survey) comme un effort à long terme. »

Infographie Future of Business de Facebook. Source : Facebook

Mais l’intérêt réel est de pouvoir mieux comprendre les vrais facteurs de croissance et les freins des petites et moyennes entreprises, tâche habituellement complexe demandant une approche qualitative, via des entretiens en face à face, un mode d’administration empêchant toute mise à jour régulière et rapide.

Pour Augusto Lopez-Claros, Directeur des études international à la Banque mondial, cette étude est une excellente nouvelle car « elle est potentiellement plus exhaustive et est un outil plus puissant pour avoir les bonnes informations plus rapidement et pour une fraction du budget ».

Même pour les pays développés ayant des bureaux dédiés aux statistiques la notion de temps et de rapidité est un prérequis car ce sont des informations périssables. Evidemment ce sont les pays sans bureau et moyen dédié aux statistiques, qui bénéficieront de ces données qui était jusque-là invisible.

Quartier d'affaire en Chine. Source : FLICKR

Et la Chine ?

Facebook n’étant pas disponible en Chine, cela représente un manque d’information importante pour l’étude. Pour le moment, ni la Banque mondiale, ni l’OCDE ne comptent supprimer leurs moyens traditionnels.

« Sans la Chine, il est impossible de comprendre ce qu’il se passe dans l’économie mondiale, c’est pour cela que nous avons de nos sources » informe Martine Durand chef statisticien de l’OCDE

L’une de ses sources est le rapport annuel sur l’activité entrepreneuriale, sorti également mercredi 28 et permet de comprendre que le nombre de création d’entreprises restent toujours en deçà d’avant la crise dans un grand nombre des 35 pays membres, mais voit la courbe se redresser.

Etude entrepreneuriale de l'OCDE