Depuis plusieurs années, le digital se fait une place dans le secteur du bâtiment. La crise sanitaire a fortement accéléré le processus : avec les chantiers à l’arrêt, il a fallu redoubler d’efforts pour poursuivre les activités en cours.

Désormais, le digital est plus que jamais essentiel pour assurer le développement des entreprises et répondre aux différentes problématiques du secteur. Florent Liagre, Fondateur et PDG d’Obat, logiciel de facturation simple et intuitif destiné aux artisans et TPE du bâtiment, revient sur les enjeux de la transformation digitale du BTP.

Une digitalisation nécessaire

Si le BTP a pris le virage de la digitalisation, il reste toutefois retardataire par rapport à d’autres secteurs. Après une prise de conscience collective, la nécessité d’innover se fait ressentir à différents niveaux, à commencer par les chantiers. « Le digital a de nombreuses cartes à jouer, que ce soit au niveau de la conception des projets de construction, de la prévention des risques sur les chantiers ou encore de la pénibilité au travail », explique Florent Liagre.

L’amélioration des conditions de travail sur le terrain constitue l’un des enjeux majeurs de cette transformation digitale. L’assurance maladie révèle que 8 millions de jours de travail sont perdus chaque année dans le secteur. En cause, des accidents de travail réguliers et des maladies professionnelles qui se développent au fil des années. L’objectif est donc de trouver des solutions qui améliorent leur quotidien tant sur le plan opérationnel que bien-être.

Sur les chantiers, les tâches administratives sont fondamentales pour assurer le bon déroulement des travaux. Elles restent toutefois chronophages et viennent parfois ralentir la productivité des équipes, comme les feuilles de pointage pour la collecte des heures. Il s’agit d’un processus qui est encore souvent la norme dans les entreprises du bâtiment. Cela peut s’expliquer par des habitudes inchangées ou une résistance au changement.

Pour le PDG de Obat, il n’y a aucun doute : la digitalisation de ces procédures est un levier de rentabilité pour les entreprises. « La dématérialisation et la centralisation des documents permettent aux entrepreneurs de simplifier énormément le pilotage de leur société et de sécuriser leurs données sur le cloud. Et moins ils passent de temps sur l’administratif, plus ils en ont à consacrer à leurs clients », affirme-t-il. L’objectif est donc de trouver des solutions permettant de répondre à des enjeux de productivité, de sécurité et de gestion des processus.

Révolutionner les chantiers grâce à des outils digitaux

Pour faire face aux lacunes du secteur, des start-ups mettent au point de nouveaux outils digitaux, comme le Building Information Modeling (BIM). « Il s’agit probablement de l’une des innovations qui a eu le plus d’impact à grande échelle », estime Florent Liagre. « C’est une technologie qui se base sur la conception de maquettes numériques 3D et qui a vraiment révolutionné les méthodes de travail des maîtres d’ouvrage », explique le PDG d’Obat.

Cette technologie vise à développer le pan collaboratif au sein des entreprises du BTP en centralisant l’ensemble des données d’un projet. La maquette numérique 3D intelligente est l’élément central des échanges entre les différents intervenants : architecte, maître d’ouvrage comme ingénieur peuvent accéder facilement à l’ensemble des éléments au fur et à mesure des étapes de construction. L’analyse de prototype virtuels leur permet d’étudier avec précision la durabilité d’un projet de construction avant que celui-ci ne démarre. Le BIM est donc utile autant pour anticiper la viabilité d’un bâtiment, avoir un suivi plus rigoureux d’un chantier, réduire les erreurs de conception qu’améliorer la productivité et la communication lors de travaux.

Pour ces raisons, cette technologie est considérée comme l’une des solutions clés de la transformation digitale du secteur. « Il y a également la réalité virtuelle/augmentée, qui est de plus en plus utilisée en phase de réalisation des plans (souvent en complément du BIM d’ailleurs), le drone pour les prises de vue aériennes d’un terrain ou encore certains objets connectés visant à améliorer la sécurité et le confort des travailleurs », explique Florent Liagre. Parmi ces innovations, il existe notamment les chaussures connectées. Un capteur est intégré directement dans la semelle intérieure et s’enclenche quand l’employé enfile la chaussure. En cas de détection d’une chute ou perte d’équilibre, le dispositif envoie automatiquement une alerte au responsable sécurité de l’entreprise, ainsi que la position du collaborateur. Ces technologies diverses permettent d’améliorer les conditions de travail et la productivité des équipes.

Simplifier la gestion d’entreprise du bâtiment

En parallèle, les solutions logicielles viennent transformer les tâches administratives. Le but est de permettre aux acteurs du secteur de passer moins de temps au bureau pour se concentrer sur leur cœur de métier et développer leur activité. « Les logiciels SaaS ont apporté beaucoup de flexibilité dans le quotidien des artisans indépendants et des professionnels du BTP. Ils peuvent maintenant accéder à leurs documents où qu’ils soient, répondre très rapidement à des demandes de devis et réaliser un suivi en temps réel de leurs chantiers », indique le Fondateur d’Obat.

L’objectif est de gagner en productivité en automatisant certains processus rébarbatifs. Obat vise justement à accompagner les entreprises dans cette digitalisation de leur gestion administrative et commerciale. « L’idée est qu’en automatisant une grande partie des tâches chronophages qui leur font perdre du temps, le logiciel leur permet de se concentrer sur leur vraie valeur ajoutée », explique Florent Liagre. L’entreprise aide aussi les professionnels du bâtiment à soigner leur présentation client et à se positionner de façon plus concurrentielle sur le marché.

À terme, Obat souhaite proposer une solution la plus complète possible. « On veut qu’elle couvre tous les besoins des entreprises du secteur : de la facturation au suivi de chantier, en passant par la relation client, la communication et l’expertise comptable », indique le PDG.