3,3 milliards de dollars. C’est la somme totale que l’Arabie Saoudite a déboursé pour s’offrir plusieurs millions d’actions dans trois des plus gros éditeurs de jeu vidéo au monde : Electronic Arts (FIFA, Battlefield, Les Sims, Apex Legends…), Take-Two (GTA, Red Dead Redemption, NBA 2K…) et Activision Blizzard (Call of Duty, Word of Warcraft, Diablo, Overwatch…). Comme le résume le site spécialisé Kotaku, cette opération pilotée par le Prince héritier Mohammed ben Salmane (surnommé MBS) permet aux saoudiens de s’offrir une présence non négligeable dans l’industrie du jeu vidéo, mais sans vraiment s’imposer comme des actionnaires majeurs pour l’un des trois géants américains visés.

L’Arabie Saoudite met un pied dans le gaming

Opérée au travers du fonds souverain d’Arabie saoudite, présidé par MBS, cet investissement permet au trésor saoudien de faire passer dans son giron 14,9 millions d’actions chez Activision, 7,4 millions chez EA et enfin 3,9 millions chez Take-Two. Des acquisitions finalisées avec une relative discrétion en fin d’année 2020.

L’objectif de ces participations est double. Au travers de son plan de développement Vision 2030, l’Arabie saoudite cherche à limiter sa dépendance économique au pétrole par le biais d’investissements internationaux dans différents secteurs, dont l’immobilier, le sport ou encore l’industrie. Cet investissement de 3,3 milliards dans le monde du jeu vidéo s’inscrit dans cet objectif global, mais pourrait à terme servir également l’effort de propagande de l’Arabie saoudite, qui souhaite afficher une image de nation progressiste, tournée vers la jeunesse.

Quoi qu’il en soit, l’Arabie saoudite avait déjà investi dans le secteur du jeu vidéo en fin d’année dernière et cette fois au grand jour. En passant par sa fondation MiSK, le prince Mohammed ben Salmane avait notamment réussi à mettre la main sur 33,3% de parts au sein du studio japonais SNK. Son ambition était alors claire : prendre à terme le contrôle de l’entreprise en devenant actionnaire majoritaire. Nous sommes encore très loin d’un pareil objectif pour EA, Take-Two et Activision… qui sont de bien plus gros poissons.