Alors que l’état d’urgence est déclaré au Sri Lanka depuis quelques jours, le gouvernement a décidé de bloquer l’accès aux réseaux sociaux afin d’endiguer les menaces qui se propagent en ligne.

Le mardi 6 mars, le pays a déclaré qu’il était en état d’urgence pour au moins dix jours. En cause, de nombreuses émeutes et des violences visant les musulmans du pays. À l’origine, une forte altercation qui a eu lieu fin février entre un chauffeur bouddhiste et quatre musulmans. L’homme a été déclaré mort quelques jours après les violences présumées à son égard. Rapidement, le district de Kandy (situé au centre du pays) s’est enflammé et les relations entre musulmans et bouddhistes se sont détériorées. En représailles, ces derniers ont attaqué plusieurs mosquées, logements, mais aussi commerces tenus par des musulmans. De fait, la situation générale est tendue et les violences sont nombreuses entre les deux communautés concernées. Par conséquent, cela fait trois jours que l’accès aux réseaux sociaux est interdit à la population afin que celle-ci n’attise pas les menaces faites à l’égard des différentes populations.

The Next Web rapporte que les plateformes et services de messagerie « Facebook, WhatsApp, Viber et Instagram » sont visés par le blocage. De cette façon, le gouvernement espère empêcher la propagation de rumeurs et de commentaires capables de susciter encore plus de violence. Il serait aussi possible que la ville de Kandy ait été complètement coupée d’Internet. De fait, la communication est beaucoup plus difficile pour tous les habitants du pays, qui font face à la première déclaration d’état d’urgence depuis la guerre civile ayant fait rage au Sri Lanka il y a près d’une décennie.

Le média rappelle à raison que la situation est en quelques points similaires à celle vécue par L’Inde et l’état du Jammu-et-Cachemire situé au nord du pays. Durant un mois, plus de 22 services en ligne ont été bloqués. De fait, 12,5 millions d’habitants n’ont pas pu avoir accès aux réseaux sociaux, que le commandant de l’armée a décrit comme étant « une bombe à retardement ».

Au Sri Lanka, plusieurs personnalités ont tenu à inviter le gouvernement à lever l’interdiction. Selon celles-ci, cette interdiction serait une entrave à la liberté d’expression et au droit à l’information. Compte tenu de ce blocage, les journalistes n’ont que peu de moyens pour relayer la réalité des faits actuels, ce qui fait que la population ne peut être réellement bien informée des avancées.

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