Samedi 3 mai, Valentin Reverdi m’accueille dans  son « QG », non loin du Trocadéro.
Né en 1997 à Paris, ce jeune homme aux cheveux ébouriffés est le créateur de trois sites, et d’autant d’idées fédératrices depuis l’âge de 11 ans .
Fils d’une mère coach et d’un père musicien, Valentin s’est découvert une passion pour le journalisme et les médias durant la révolution tunisienne.

Zoom sur son parcours, son actualité et sa vision de notre société

C’est en Tunisie qu’à vécu Valentin dans son enfance, et c’est aussi à Tunis que celui-ci commence à créer, participer, fédérer autour du web, du journalisme et de l’humain , qu’il me confirme apprécier.
À 11 ans, il crée un site internet qui aide quelques personnes handicapées de son établissement « le Lycée Gustave Flaubert de La Marsa » à accéder à un ordinateur, puis arrive les révolutions arabes à Tunis : la révolte éclate dans les rues, comme sur les réseaux.

C’est à nouveau grâce aux réseaux que Valentin va œuvrer.
Il crée scoopbook.info : un blog qui parle de la révolution, qu’il entretient à coup d’interviews d’opposants,  d’acteurs culturels et d’articles exprimant ses impressions personnelles sur le climat social de son pays.
Valentin aime la Tunisie, et m’explique qu’elle participa au même titre que la France, à la construction du jeune homme qu’il est aujourd’hui.

Une réussite grâce aux médias

À seulement 13 ans, ce garçon qui s’avoue peu scolaire semble être de tous les fronts.
Il doit quitter Tunis après l’attaque du lycée américain pour des raisons de sécurité évidente.
C’est donc en France,  quelques mois après sa contribution aux révoltes de son pays, qu’il alimentera les médias avec une séquence filmée par son téléphone portable.
On y voyait un cadre haut placé employé d’Orange insulter violemment un agent de la SNCF qui lui demandait de finir sa discussion ailleurs afin de ne pas gêner la clientèle.
L’homme comparait son salaire de 70000 euros à la jeune femme expliquant que c’était grâce à lui, que madame travaillait.
Vincent Glad, chroniqueur au Grand Journal va alors relayer l’info de Valentin, propulsant sa vidéo et son blog au centre de l’opinion publique.

C’est à nouveau Vincent Glad qui, quelques mois plus tard, annoncera  la création de NewsYoung : le premier réseau mondial de jeunes journalistes, qui est aussi, vous l’aurez compris, le 3ème site internet et concept crée par Valentin Reverdi.

Ce projet qu’il cofonde à l’âge de 15 ans avec Florent Derue représente pour eux une attention de tous les instants.
Valentin m’explique qu’il s’agit aujourd’hui d’un support d’information intitulé News Young et qui est alimenté par plus de 50 rédacteurs dans une dizaine de pays.

News Young-Valentin Reverdi-

Une déscolarisation bénéfique

De retour en France, Valentin rejoint une classe de 3ème d’abord dans le publique, puis dans le privée, classe dans laquelle il ne restera que quelques mois.
Alors déscolarisé, Valentin doit réfléchir à une solution lui permettant de faire ce qu’il aime. Une fois encore, il utilisera les réseaux sociaux pour contacter son futur employeur.
Mouloud qui présente alors Clique, une émission de Canal+ accueille avec l’accord de sa rédactrice en chef, le jeune homme. Valentin Reverdi intègre ainsi l’émission avec pour mission la gestion de la communication de celle-ci sur les réseaux sociaux.

Je peux y gérer le compte Twitter comme y monter un meuble.  Il s’agit pour moi d’avoir une certaine polyvalence.

Une génération Z assumée auquel il souhaite ne pas être résumé

S’il y a quelques mois encore Valentin était très fier de représenter la génération Z,  il semble aujourd’hui plus éloigné du terme lorsque je le questionne à ce sujet.
Celui-ci m’explique que cette détermination l’exaspère un peu.

Un bébé à la base, c’est comme un CD vierge, il dépend de ce que tu lui mets dans la bouche.

La génération Z, même s’il est conscient qu’il en émane, n’est pas, pour lui, une caractéristique propre à la réussite.
ll exècre à vrai dire, les phrases toutes faites qui visent à minimiser la création d’entreprise, ou la possibilité de fédérer.

Il s’agit d’abord d’avoir une bonne idée et une stratégie suffisamment forte et novatrice pour assurer sa production.

Pour lui, l’enfant est un disque dur qu’on gave d’expériences, de connaissances qui en font les hommes qu’ils sont aujourd’hui. Ainsi Valentin se compose d’une certaine précocité, d’une envie d’aider, ainsi que d’une ultra-conscience liée à la révolution arabe qu’il vécut, plus que d’une simple connaissance des médias sociaux.

Une vision optimiste de l’état français et de l’entrepreneurariat

Valentin s’attèle aujourd’hui en plus de ses différentes fonctions, à la création d’un magazine gratuit sur Paris.
Une fois encore, celui-ci marche à contre-courant puisqu’il s’investit dans la presse papier à l’heure où plus personne n’y croit. Il m’explique que la presse papier n’est pas morte.
Il suffit selon lui d’innover autour d’elle,  et de créer des outils concomitants, qui la rendront plus moderne.
Lorsque je le questionne sur le débat autour de la création d’entreprises en France, et  de ses difficultés, Valentin m’explique qu’il faut minimiser le problème. Il a fondé ce dernier concept grâce à la possibilité française de créer une SARL à 16 ans.

Lorsque tu connais ton concept sur le bout des doigts, que tu t’es assuré que cela pouvait fonctionner, que ta stratégie d’action est faite, il n’y a pas de raison que cela ne marche pas.

Positif donc, et actif,  Valentin conseille aujourd’hui à tout jeune souhaitant se lancer dans la création d’entreprises de s’assurer du crédit de son idée et d’envisager ses projets par palier.

Il ne s’agit pas de contacter une banque, de lui demander 45000 euros, et de faire 3000 magazines sans être sûr d’en vendre un seul, il s’agit d’y aller par étape, de rassurer ses partenaires, de vendre ses premiers exemplaires, communiquer, convaincre, pour enfin recommencer.

Ainsi Valentin est à 16 ans, ce que la génération Z peut nous montrer de meilleur : un jeune dynamique, curieux, et entreprenant. Grâce aux réseaux, grâce aux nouvelles technologies, les jeunes sont aujourd’hui plus proches des problématiques de notre société et plus libres de communiquer. Ils s’investissent, entreprennent de la même façon qu’auparavant, mais profitent d’une société plus ouverte, favorisant la communication, l’échange, et la responsabilisation.