Les films auront tout de suite moins de style lorsqu’une femme élégante dévalera les escaliers d’un tribunal ou qu’un jeune épris et débraillé hélera un covoiturage pour rattraper sa belle !
Les chercheurs du MIT ont la science de leur côté et tant pis pour Hollywood. Dans leur étude ils affirment que les 13 000 taxis de New York pourraient très bien être remplacés par une flotte de 3 000 voitures si elles n’étaient utilisées que pour du covoiturage, réduisant la pollution, les bouchons et la consommation d’essence.

Les chercheurs se sont appuyés sur les données publiques du laboratoire d’intelligence artificielle de NewYork (CSAIL) publié par l’université de l’Illinois pour développer leur algorithme. De là, ils ont établi que 3 000 véhicules de quatre voyageurs allant vers des destinations similaires pourraient couvrir 98% de la demande en taxis dans la ville, avec un temps d’attente de 2.7 minutes en moyenne ! Comment sont-ils arrivés à une telle efficacité ? En repositionnant en temps réel les véhicules ils ont fait gagner 20% de rapidité au système.

Alors que Uber et Lyft travaillent actuellement pour développer leurs activités de covoiturage, l’équipe de chercheurs a poussé son raisonnement à l’extrême en s’attelant à des véhicules plus gros et en est arrivé au résultat suivant : 2 000 véhicules de 10 personnes pourraient répondre à 95% de la demande en taxi ! Ainsi le système pourrait utiliser plusieurs types de véhicules et les réaffecter en fonction des demandes, en envoyant des fourgons aux abords des stades ou des salles de concerts par exemple au lieu d’une pléiade de petites voitures. Eh oui ! Il se trouve que parfois la science s’allie avec le bon sens…

Dans cette logique d’optimisation des coûts, le système examine toutes les demandes et les véhicules disponibles et détermine ensuite les meilleurs itinéraires à prendre pour les voitures. Une fois les véhicules affectés, l’algorithme rééquilibre le tout en envoyant les véhicules inactifs restant dans des zones à forte demande.

« Le défi majeur est de développer une solution en temps-réel qui tient compte des milliers de véhicules et de la demande à la fois de manière très poussée » explique le Pr Daniela Rus qui a dirigé l’étude.

Uber et Lyft conçoivent surement des algorithmes similaires mais le faire dans un but scientifique et « citoyen » et non dans une optique de rentabilisation nous donne une vision de comment les villes pourraient changer si nous avions une flotte de voitures sans conducteurs à notre disposition. « Le système est particulièrement adapté aux voitures autonomes car il peut constamment rediriger les véhicules en fonction des demandes en temps réel, » déclare le Pr Rus.

Voir Time Square moins bondé choquerait certains mais si ça peut éviter le brouillard de pollution en hiver…

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