L’entrée aux États-Unis pourrait bientôt passer par un examen numérique d’une ampleur inédite…
Alors que le programme d’exemption de visa facilite depuis des années les séjours touristiques, l’administration Trump prépare un durcissement qui redéfinit la notion même de contrôle aux frontières. Une évolution qui suscite déjà de vives réactions parmi les défenseurs de la vie privée et les acteurs du tourisme…
Les États-Unis veulent connaître vos réseaux sociaux… sur cinq ans
Selon un avis publié dans le Federal Register, les autorités américaines souhaitent intégrer l’historique des activités sur les réseaux sociaux aux données obligatoires pour une demande ESTA.
Concrètement, un voyageur français, britannique, japonais ou australien pourrait devoir révéler cinq années de présence en ligne avant d’espérer mettre un pied sur le sol américain.
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Cette modification concerne les 42 pays du programme d’exemption de visa, dont la France. Actuellement, une simple autorisation électronique suffit pour un séjour de 90 jours, mais demain, les douanes américaines entendraient faire des réseaux sociaux un critère déterminant d’admission.
Les autorités justifient cette évolution par un besoin accru de sécurité à l’approche de la Coupe du monde 2026, coorganisée par les États-Unis, le Canada et le Mexique. L’événement doit attirer des centaines de milliers de visiteurs.
Reste que cette lecture élargie du contrôle migratoire suscite un débat nourri sur la portée réelle de cette collecte de données…
Un dispositif bien plus vaste qu’un simple accès aux comptes
L’exigence ne s’arrête pas aux réseaux sociaux, et les Etats-Unis pourraient également demander d’autres informations comme les numéros de téléphone utilisés au cours des cinq dernières années, les adresses e-mail utilisées sur dix ans, et même des informations détaillées sur les membres de votre famille.
Une extension qui inquiète profondément les organisations de défense des libertés publiques, alertant sur une intrusion disproportionnée dans la vie personnelle des voyageurs. De son côté, le secteur touristique partage ces préoccupations, redoutant un frein supplémentaire dans un contexte déjà tendu…
En effet, ces derniers mois, le nombre d’arrivées internationales aux États-Unis est en recul. L’association US Travel Association anticipe une baisse de 6,3% des visiteurs étrangers en 2025 par rapport à 2024.
Une mesure en attente… et une industrie du voyage sur les nerfs
Le texte pourrait entrer en vigueur dans une soixantaine de jours, sauf contestation judiciaire. D’ici là, les débats risquent d’être nourris, tant les implications dépassent la simple procédure administrative.
Ce projet interroge sur les limites des contrôles migratoires, à l’heure où les traces numériques se multiplient. Pour les voyageurs français habitués à la simplicité de l’ESTA, une nouvelle ère s’annonce : celle où traverser l’Atlantique nécessiterait d’ouvrir son passé numérique…
