Alors que le secteur sort à peine de plusieurs cycles de ralentissement, de nouvelles tensions apparaissent sur la mémoire, un composant clé.

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Derrière des évolutions tarifaires annoncées par plusieurs constructeurs, comme Dell et Lenovo, se cache une transformation profonde de la chaîne industrielle, largement influencée par l’IA et des infrastructures qui l’accompagnent…

Une pénurie de mémoire portée par les datacenters IA

Selon les dernières analyses d’IDC (International Data Corporation), le marché mondial de la DRAM et de la NAND traverse une phase inédite, et la demande des centres de données dédiés à l’intelligence artificielle absorbe une part croissante des capacités de production.

Ces infrastructures nécessitent des volumes de mémoire très supérieurs à ceux des appareils grand public, notamment via des solutions à haute bande passante comme la HBM.

Face à cette pression, les fabricants de mémoire ont réorienté leurs lignes de production vers ces composants plus rentables. Cette réallocation réduirait alors mécaniquement l’offre disponible pour les PC, smartphones et tablettes, entraînant au passage une hausse généralisée des prix des modules DDR et des puces de stockage.

Dans son étude, IDC estime que cette situation pourrait se prolonger jusqu’en 2027, avec une croissance de l’offre bien inférieure aux standards historiques…

Des hausses de prix déjà actées sur les PC…

Vers des prix qui grimpent en flèche ? - Source : IDC

Vers des prix qui grimpent en flèche ? – Source : IDC

Du côté des ordinateurs personnels, les signaux sont clairs, et les constructeurs comme HP, Asus ou Acer ont aussi confirmé des ajustements à venir. Dans un scénario modéré, les prix moyens des PC pourraient augmenter de 4 à 6 % en 2026, mais si les tensions sur l’approvisionnement s’aggravent, cette hausse pourrait atteindre 8%.

IDC anticipe un recul des ventes mondiales de PC de 4,9% en 2026, voire jusqu’à 8,9% dans une hypothèse plus défavorable. La fin du support grand public de Windows 10, effective depuis le mois d’octobre, devait encourager le renouvellement des machines.

Toutefois, les nouveaux PC IA, promus par Microsoft, exigent davantage de mémoire vive, ce qui renforce l’impact de la hausse des coûts pour les consommateurs…

Entre une hausse des tarifs et des concessions techniques pour les smartphones

Le marché des smartphones n’est pas épargné, et d’après IDC, le prix de vente moyen pourrait progresser de 3 à 5% en 2026, et jusqu’à 8% si la pénurie de mémoire se durcit.

Les fabricants positionnés sur l’entrée et le milieu de gamme, comme Xiaomi, Realme, Oppo, Vivo, Honor ou Transsion, sont particulièrement exposés, car leurs marges réduites laissent peu de place pour absorber l’augmentation du coût des composants.

Ces derniers pourraient relever les prix ou réduire certaines spécifications, notamment sur la quantité de mémoire. À l’inverse, Apple et Samsung bénéficient d’accords d’approvisionnement à long terme, ce qui devrait sécuriser leurs besoins pour les 18 à 24 prochains mois.

Néanmoins, cette protection a un revers, car les prochains modèles haut de gamme pourraient rester plafonnés à 12 Go de RAM, au lieu des 16 Go initialement envisagés.

Dans ce contexte, 2026 s’annonce comme une année de réajustement pour l’ensemble du marché, où la montée en puissance de l’IA redessine durablement l’équilibre entre l’innovation, les coûts industriels et les prix pour les utilisateurs…

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