La désinformation n’est désormais plus un phénomène marginal sur les réseaux sociaux, et à mesure que les outils d’intelligence artificielle gagnent en sophistication, certaines vidéos parviennent à imiter presque parfaitement lems codes des médias traditionnels

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Et cette évolution pose de nouvelles questions aux responsables politiques, aux plateformes numériques et aux citoyens, notamment lorsque ces contenus touchent directement à la stabilité démocratique…

Une fake news virale aux codes des chaînes d’information

À l’origine de la polémique, une vidéo diffusée le 10 décembre sur Facebook, générée par intelligence artificielle, qui reprend l’esthétique d’une chaîne d’information en continu.

On y voit une journaliste micro en main, face à une foule tendue dans un contexte de crise agricole, annoncer un prétendu coup d’État en France. Le scénario évoque un colonel anonyme ayant pris le pouvoir et la possible chute du président Emmanuel Macron.

Malgré son caractère fictif, la vidéo a rencontré un large écho, cumulant environ 12 à 13 millions de vues. Une diffusion massive qui a dépassé les frontières françaises, au point d’inquiéter des responsables étrangers. Emmanuel Macron a ainsi raconté avoir reçu un message alarmé d’un dirigeant africain, persuadé que la situation politique française venait de basculer.

Le refus de Facebook face aux demandes de retrait

Interpellé par cette propagation, le président de la République a indiqué avoir demandé le retrait du contenu auprès de Facebook. Les équipes françaises ont également mobilisé la plateforme Pharos, dédiée au signalement des contenus illicites. La réponse du réseau social a toutefois été négative : selon Facebook, la vidéo ne contrevenait pas à ses règles d’utilisation.

Une position qui a vivement fait réagir Emmanuel Macron, où lors d’un échange public avec des lecteurs du journal La Provence, il a dénoncé l’attitude de la plateforme, estimant que ce type de contenu met en danger la sérénité du débat public. Le chef de l’État a, au passage, pointé un décalage entre l’impact réel de ces vidéos et l’interprétation qu’en font les grandes plateformes numériques.

Des inquiétudes politiques à l’approche des échéances électorales

Au delà de cet épisode précis, l’exécutif s’inquiète du contexte dans lequel circulent ces fausses informations. En effet, les élections municipales de mars prochain, suivies de la présidentielle de 2027, sont des périodes propices aux tentatives de manipulation. Pour le moment, l’Élysée affirme ne pas avoir identifié, à ce stade, les créateurs de la vidéo ni leur éventuelle origine étrangère.

Pour Emmanuel Macron, cette affaire illustre les limites actuelles de la régulation des réseaux sociaux, car même au plus haut niveau de l’État, les marges de manoeuvre face aux plateformes restent réduites…

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