Alors que la question de la protection des mineurs en ligne prend de l’ampleur partout en Europe, Emmanuel Macron remet sur la table un projet qui divise depuis plusieurs années : l’interdiction des réseaux sociaux avant 15 ou 16 ans.

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Une orientation qui s’inspire directement du modèle australien et qui pourrait tout changer dans la régulation numérique en France

Une volonté politique renforcée après l’exemple australien

À Saint-Malo, le chef de l’État a confirmé qu’un texte serait déposé à l’Assemblée nationale dès janvier pour imposer une vérification obligatoire de l’âge sur toutes les réseaux sociaux et interdire leur accès aux plus jeunes.

L’Australie est devenue cette année le premier grand pays à bannir les réseaux sociaux pour les moins de 16 ans, sous peine de sanctions sévères. Ce modèle, Emmanuel Macron souhaite désormais l’adapter au cadre français, d’autant que la Commission européenne a donné son feu vert à une telle initiative.

Le président insiste sur les études, comme celle de l’Arcom récemment, et le consensus scientifique entourant les effets négatifs du temps passé devant les écrans. Entre la chute des performances scolaires, la fragilisation de la santé mentale et l’exposition accrue à des contenus sensibles, les risques sont nombreux.

Une mesure encore floue, entre contraintes juridiques et attentes sociétales

Si la volonté politique est affichée, les contours du futur texte restent à préciser. Deux propositions existent déjà, avec celle issue de la majorité qui sera examinée le 19 janvier, et une autre déposée récemment par plusieurs députés. De son côté, Emmanuel Macron ne s’est rallié explicitement à aucune, préférant garantir qu’un texte sera voté d’ici la fin du mandat.

Néanmoins, les obstacles sont nombreux, et la compatibilité avec le droit européen, tout comme les questions constitutionnelles, devront être arbitrées. Techniquement, la question se pose également, même si le président évoque la méthode utilisée pour les sites pornographiques depuis mars, estimant qu’elle fonctionne bien, et qu’elle pourrait être transposée.

Enfin, reste l’enjeu de l’acceptabilité, car 99% des 11-17 ans utilisent déjà YouTube, TikTok, Instagram ou Snapchat. Une interdiction stricte aurait un effet immédiat sur leur quotidien, au risque de susciter un rejet massif. Emmanuel Macron affirme toutefois vouloir offrir « un guide clair » aux familles et un message cohérent, sans apporter plus de précisions…

Une régulation qui s’inscrit dans un chantier plus large

Ce débat dépasse la simple question de l’âge, et Emmanuel Macron s’est également défendu des accusations de dérive autoritaire concernant la labellisation des médias, rappelant que la distinction entre information professionnelle et contenus douteux relève d’abord des journalistes eux-mêmes.

Lors de son déplacement, il a également été interpellé sur la prise en charge des familles touchées par des situations de cyberviolence, promettant des échanges dédiés.

Avec ce texte annoncé pour 2026, le gouvernement entend poser un nouveau jalon dans la régulation numérique, dans un moment où la société française cherche encore à équilibrer liberté d’expression, protection de la jeunesse et responsabilité des plateformes…

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