Une nouvelle étude réalisée par des chercheurs d’OpenAI, d’Open Research et de l’université de Pennsylvanie a révélé les emplois qui risquent le plus d’être affectés par l’émergence des modèles de langage type GPT. Le constat est sans appel : les postes les mieux payés sont davantage menacés.

L’ascension fulgurante de l’IA générative

L’intelligence artificielle (IA) générative est en passe de chambouler le monde. Si pour l’heure, son impact reste minime, sa progression est fulgurante et ses capacités impressionnantes. Il y a quelques jours, OpenAI dévoilait GPT-4, la dernière itération de son modèle de langage. En simulant l’examen du barreau américain, il s’est classé parmi les 10 % des meilleurs résultats, ce qui signifie qu’il a le niveau pour devenir avocat.

En parallèle, Google et Microsoft ont chacune annoncé l’arrivée de cette technologie dans leur suite de logiciels professionnels respectifs. D’autres entreprises développent actuellement leur propre modèle. Afin de déterminer les répercussions des IA génératives sur le monde de travail, les scientifiques en charge de l’étude ont examiné plus de 1 000 professions aux États-Unis. Ils les ont ensuite assorties de diverses tâches nécessaires à leur exercice.

Des annotateurs humains et un modèle GPT-4 ont évalué si l’accès à un système alimenté par ChatGPT réduirait d’au moins 50 % le temps nécessaire à un travailleur pour effectuer une tâche spécifique.

Les emplois les plus menacés par l’émergence de ChatGPT

Environ 80 % de la main-d’œuvre américaine pourrait voir au moins 10 % de ses tâches touchées, tandis que 19 % des travailleurs risquent que 50 % de leurs tâches soit affectées par l’introduction d’outils tels que ChatGPT.

Les métiers à hauts revenus sont les plus à risque, notamment des secteurs tels que la finance, l’éducation, le journalisme, l’ingénierie et le graphisme. Voici une liste des métiers que l’intelligence artificielle risque de perturber, selon l’étude :

  • Analyste de l’information
  • Analyste quantitatif en finance
  • Comptable
  • Concepteur d’interfaces web et numériques
  • Correcteur
  • Écrivain et auteur
  • Journaliste
  • Mathématicien
  • Préparateur d’impôts
  • Sténographe en direct (sous-titrage simultané)
  • Sténographe judiciaire

Les limites de l’étude

Les auteurs de l’étude expliquent néanmoins que ces données sont à prendre avec des pincettes : « Il est difficile de savoir dans quelle mesure les professions peuvent être entièrement décomposées en tâches, et si cette approche omet systématiquement certaines catégories de compétences ou de tâches qui sont tacitement requises pour l’exécution compétente d’un travail », affirment-ils.

En outre, les modèles de langage sont loin d’être infaillibles et sont sujets à la désinformation, nécessitant souvent une intervention humaine. Ces lacunes devraient toutefois s’améliorer au fil du temps, au fur et à mesure que la technologie est perfectionnée. Dans une interview récemment accordée à ABC News, Sam Altman, le PDG d’OpenAI admettait que l’intelligence artificielle allait « supprimer un grand nombre d’emplois actuels ».

« Nous pouvons en créer de bien meilleurs. La raison de développer l’IA, en termes d’impact sur nos vies et d’amélioration de nos vies, sera la plus grande technologie que l’humanité ait jamais développée », a-t-il souligné.