Onepoint, entreprise française spécialisée dans la transformation numérique, a annoncé le 8 novembre avoir levé des fonds auprès de Carlyle Global Credit. Il s’agit là d’un financement de long terme pouvant atteindre jusqu’à 500 millions d’euros qui devraient permettre à la société « d’amplifier significativement la capacité d’accélération de Onepoint sur ses marchés principaux, tout en lui permettant de refinancer ses obligations existantes ».
Onepoint, désormais au centre des déboires d’Atos, obtient un financement conséquent
Cette levée de fonds aidera-t-elle à Onepoint d’assouvir ses ambitions en partie liées à Eviden ? Si l’entreprise n’a apporté aucune réponse à cette question, cette opération financière montre qu’elle était bien à la recherche d’argent frais. Dans un communiqué, Onepoint précise que ce financement « s’effectue sous la forme d’obligations d’une maturité de 8 ans ». Au niveau de l’actionnariat du groupe, rien ne change : David Layani, son PDG, détient toujours 77 % du capital, tandis que les 23 % restants appartiennent aux salariés.
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Par le passé, Onepoint avait formulé une offre pour Eviden. Celle-ci avait été jugée « trop préliminaire » par la direction de Bertrand Meunier, l’ancien président d’Atos. Malgré tout, David Layani n’a pas totalement abandonné son idée, et compte bien profiter de sa place qu’a réussi à obtenir sa firme pour redresser la barre de l’ESN française.
Au début du mois, Onepoint annonçait avoir récupéré 9,9 % du capital d’Atos, faisant de lui, l’actionnaire numéro 1 du groupe français. « Cette prise de participation intervient dans le cadre du projet de réorganisation en cours de la société, et de sa nouvelle gouvernance, et conforte la dimension stratégique des activités d’Atos », précisait alors la firme de David Layani.
La situation d’Atos est très délicate. Le groupe connaît des difficultés financières, et plusieurs de ses actionnaires ont montré leur mécontentement vis-à-vis du plan de restructuration proposé par son conseil d’Administration en juin 2022. Pour l’Union des actionnaires d’Atos constructifs (Udaac), Bertrand Meunier aurait utilisé des « termes trompeurs pour évoquer les conditions de cession et d’absence d’unanimité au conseil », assurant même que le plan de restructuration était un plan de scission et non de cession.
Alors qu’il était initialement convenu qu’une ou plusieurs entités entreraient dans le capital d’Eviden, structure regroupant notamment les activités big data et sécurité d’Atos, l’entreprise a changé de cap. Elle a finalement accepté l’offre de Daniel Kretinsky souhaitant récupérer Tech Foundations (TFCo), l’entité qui regroupe les activités historiques d’Atos liées à l’infogérance, la valorisant à 2 milliards d’euros. Ne souhaitant pas voir le milliardaire tchèque à la tête de TFCo, plusieurs parlementaires ont déposé deux amendements visant à nationaliser le groupe désormais dirigé par Jean-Pierre Mustier, le temps de trouver une solution viable pour sa restructuration.