L’Afrique du Sud vient de lancer une enquête pour déterminer si les grandes plateformes numériques comme Google et Facebook limitent la capacité des entreprises de presse et des médias du pays à générer des revenus. Il s’agit d’une thématique désormais récurrente pour les géants technologiques, qui limitent souvent leurs efforts dans ce domaine.
De possibles modèles de rémunération à venir
L’Autorité de la concurrence du pays a récemment intensifié ses actions contre les big tech, par exemple en s’intéressant à la domination de Google sur le marché. Désormais, l’organisme cherche à savoir si le monopole de certaines plateformes en ligne, ainsi que l’émergence des modèles d’IA, affecte directement les organes de presse locaux en les empêchant de générer plus de revenus.
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L’investigation, menée par James Hodge, économiste en chef et commissaire adjoint par intérim de l’autorité de régulation, mènera peut-être à de nouvelles lois en Afrique du Sud afin de forcer les entreprises à rémunérer les médias pour la diffusion de leur contenu. L’Autorité cherchera à acquérir une compréhension approfondie des marchés numériques et examinera s’il existe des modèles de rémunération appropriés.
« L’enquête intervient à un moment critique pour le secteur des médias, alors que la consommation d’informations se déplace rapidement en ligne et que les sources traditionnelles de financement de la publicité dans la presse et la radiodiffusion diminuent », a indiqué Doris Tshepe, commissaire de l’Autorité de la concurrence, dans un communiqué.
Les big tech souvent réticentes face à ce type de mesures
Les législateurs de plusieurs pays ont introduit des lois pour réglementer la relation entre les grandes entreprises technologiques et l’industrie des médias. Tandis que l’Union européenne (UE) a introduit les droits voisins, l’Australie contraint Facebook et Google à rémunérer les organes de presse depuis 2020. Une décision qui a vivement été critiquée par les principaux intéressés lors de son annonce.
Plus récemment, le Canada a adopté une loi créant des « conditions équitables entre les géants de la publicité en ligne et l’industrie de l’information en déclin ». Depuis, Meta a décidé de ne plus diffuser de contenus journalistiques via ses plateformes dans le pays.
En Afrique du Sud, l’enquête portera sur de nombreux types de services, et inclura Google, Bing, Meta, X, YouTube ou encore TikTok. Elle examinera également les modèles d’IA générative comme ChatGPT et la manière dont ils utilisent le contenu original des journalistes dans leurs résultats.