Le 24 mai fut une journée noire pour Meta. L’entreprise américaine a procédé à une nouvelle vague de licenciement dans le cadre de son projet de restructuration. Dans un communiqué publié début mars, Mark Zuckerberg avait prévenu ses employés que 10 000 postes seraient supprimés en deux fois, d’abord en mars puis en mai. Mercredi, ce sont donc 6 000 salariés qui ont été destitués de leurs fonctions.

Les équipes commerciales et le service client dans le collimateur

Après avoir réduit ses équipes hiérarchiques et s’être séparée de nombreux membres du service IT, Meta s’attaque désormais aux fonctions commerciales et au service client. Ce sont plus précisément les salariés chargés du marketing, de la stratégie de contenu et de la communication qui ont dû faire leurs cartons. Les équipes qui s’occupent de la modération du contenu, de la politique et des questions de réglementation seraient également concernées.

Cela soulève de vives inquiétudes quant à la bonne régulation de la plateforme et des informations, particulièrement du côté des salariés de l’entreprise. Une douzaine d’entre eux s’est confiée au Washington Post. Ils craignent que cette troisième vague de licenciements impacte la sécurité sur Facebook, Instagram et WhatsApp, ce qui pourrait être un problème majeur avec les élections américaines qui approchent à grands pas.

L’année de la restructuration pour Meta

Depuis novembre dernier, Meta a fermé la porte à 21 000 de ses employés. Le PDG de l’entreprise souligne que cette restructuration majeure est indispensable pour renforcer son modèle économique, quelque peu fragilisé ces derniers mois.

En 2022, le groupe a enregistré des pertes financières sur l’ensemble de l’année pour la première fois de son histoire. Cela s’explique notamment par des dépenses importantes pour ses différents segments et un contexte économique particulièrement tendu. Elle souffre également d’une concurrence accrue dans son principal secteur d’activité, la publicité. La mise en place de l’App Tracking Transparency, qui permet aux utilisateurs d’iOS de désactiver le ciblage publicitaire, n’a pas aidé.

Dans un tel contexte, l’entreprise basée à Menlo Park revoit ses priorités et, de ce, fait ses dépenses. Elle continue toutefois d’investir massivement dans le métavers, bien que sa division Reality Labs n’arrive toujours pas à obtenir des résultats fructueux. Meta semble bien déterminée à mener ce projet à terme, quoi qu’il en coûte.

Pour la société, l’objectif est de faire de 2023 « l’année de l’efficacité ». En avril, le groupe a annoncé un chiffre d’affaires de 28,65 milliards de dollars pour le premier trimestre 2023, soit 3 % de plus qu’à la même période l’année précédente. Reality Labs, qui a enregistré 4 milliards de dollars de pertes, reste toutefois l’ombre au tableau.