Au Japon, dans un pays où le secteur de la mobilité a du mal à se numériser et à se développer, Go, la principale plateforme de transport sur l’archipel, est devenu une licorne, une entreprise valorisée à plus d’un milliard de dollars. Cette prouesse a été possible grâce à un financement de 72 millions de dollars de la part de la banque d’investissement Goldman Sachs, annoncé le 24 mai.

Au pays du soleil levant, Go devance Uber

Lancée en 2020, l’application de Go est rapidement devenue la plateforme de commande de taxi la plus utilisée au Japon. Disponible dans 43 préfectures, elle a été téléchargée plus de 14 millions de fois. Pour atteindre une telle valorisation, Go a profité de l’interdiction, par Tokyo, de ses concurrents qui proposent à des personnes dépourvues d’une licence de taxi de facturer des courses, comme Uber. Hiroshi Nakajima, président et directeur de la société, indique travailler directement avec les compagnies de taxis japonaises et mettre en place des frais de réservation et de prise en charge pour créer un écosystème qui bénéficie à tous les acteurs.

« Nous voulions renforcer notre arsenal pour de nouvelles initiatives commerciales et diversifier nos parties prenantes en invitant des acteurs financiers non japonais », explique le patron de Go dans une interview relayée par Bloomberg. Dans son communiqué, il assure que « cette levée de fonds est très importante, car elle indique que nous avons acquis une grande crédibilité en tant qu’entreprise ».

Au pays du soleil levant, Go représente 70 % des parts du marché, dépassant Uber, Didi et S.Ride. « Grâce à la législation en vigueur, le marché est bien protégé et nous n’avons pas besoin de sacrifier des revenus pour conserver notre part de marché », commentait Hiroshi Nakajima.

Un futur radieux au Japon pour Go

S’étendre en dehors du Japon n’est pas à l’ordre du jour pour Go. « Si vous regardez dans le monde, il ne fait aucun doute que le marché japonais de la mobilité, où seulement 10 % des trajets de nos partenaires commerciaux sont effectués par l’intermédiaire de l’application, finira par être entièrement numérisé » soulevait Hiroshi Nakajima. Pour lui, l’archipel nippon reste le dernier marché encore assez « grand et sain » à pouvoir réellement se développer.

En attendant, l’objectif premier de Go est de créer « la méthode la plus simple pour prendre un taxi pour tous les clients au Japon et le partenaire le plus fiable pour les chauffeurs afin qu’ils gagnent plus d’argent ». Le groupe basé à Tokyo prévoit une augmentation de son chiffre d’affaires de 70 % au cours de son exercice fiscal devant se clore ce mois-ci et « vise une introduction en bourse dans les prochaines années ».