Google et IBM seraient sur le point de révéler un partenariat pour contribuer au développement de l’informatique quantique aux États-Unis et au Japon. Une enveloppe de 150 millions de dollars devrait être accordée à l’Université de Chicago et de Tokyo. Un moyen pour les deux pays de rattraper l’avancée rapide de la Chine dans le domaine. L’annonce pourrait avoir lieu lors du rassemblement du G7 à Hiroshima le week-end du 20 mai.

La course à l’informatique quantique

L’industrie de l’informatique quantique comporte de nombreux enjeux pour les grandes puissances mondiales. Les ordinateurs reposant sur cette technologie sont capables de résoudre des problèmes complexes, impossibles à déchiffrer pour les appareils classiques. Depuis quelques années, la Chine s’est démarquée dans le secteur. Le pays serait capable d’outrepasser le chiffrement RSA, utilisé pour protéger les données confidentielles sur Internet. Ces prouesses chinoises inquiètent les États-Unis et le Japon qui craignent une potentielle utilisation militaire.

Afin de se montrer compétitifs et d’être en mesure de répondre aux risques représentés par Pékin, Washington et Tokyo veulent renforcer leurs investissements. Relayé par le Wall Street Journal, Rahm Emanuel, ambassadeur des États-Unis au Japon, déclarait que « nous devons compter davantage sur nos alliés pour la recherche primaire ». Il avait, par le passé, alerté sur la posture laxiste du gouvernement américain concernant les étudiants chinois sur le territoire de l’Oncle Sam, « nous les financions. Non seulement nous les financions, mais nous les formions, nous les éduquions pour qu’ils reviennent et nous fassent concurrence ».

IBM et Google entrent en jeu

Pour soutenir les États-Unis et le Japon, IBM et Google s’apprêteraient à accorder une subvention de 150 millions de dollars à l’Université de Chicago et l’Université de Tokyo. Selon Rahm Emanuel, la décision a été réfléchie en juillet dernier, lors d’un dîner entre l’ambassadeur et le président de l’Université de Tokyo.

IBM va contribuer à hauteur de 100 millions de dollars pour construire, d’ici une dizaine d’années, un ordinateur quantique comportant plus de 100 000 qubits, l’unité utilisée en informatique quantique pour stocker les informations. Le géant dévoilait, en novembre dernier, un processeur qui en comptait 433. D’après les spécialistes, pour obtenir une machine suffisamment puissante pour être utile, celle-ci devrait posséder un million de qubits.

De son côté, Google soutiendra l’entente avec 50 millions de dollars. Charina Chou, directrice de l’exploitation pour Google Quantum AI, a précisé que le mastodonte mettrait, pour la première fois, ses appareils quantiques à disposition des chercheurs universitaires. Paul Alivisatos, président de l’Université de Chicago estime qu’« il y aura un réel besoin de personnes qui comprennent la technologie sous-jacente et qui peuvent aider à la mettre en œuvre ». Le partenariat devrait être officialisé dans les prochains jours, lors de la réunion du G7.