Vodafone est à nouveau en difficulté économique. Le chiffre d’affaires en stagnation et les estimations pessimistes poussent le groupe britannique de téléphonie à licencier 11 000 personnes sur les trois prochaines années. Dans un communiqué publié (pdf) le 16 mai, il annonce que la majorité des postes supprimés concernera les équipes du siège londonien.

Réduire les coûts de 1 milliard d’euros d’ici 2026

« Notre performance n’a pas été assez bonne », a regretté la nouvelle PDG de Vodafone, Margherita Della Valle. Elle a décidé d’entamer, par conséquent, un plan de restructuration pour « simplifier l’organisation » et « retrouver la compétitivité ». Dans le détail, le groupe britannique de téléphonie a enregistré 45,7 milliards d’euros de revenus pour son exercice clos le 31 mars 2023, pratiquement inchangé par rapport à l’année précédente.

Ce sont les mauvais résultats du groupe en Europe qui ont provoqué cette stagnation. En Italie, les ventes ont chuté de 3 % ; en Espagne, les résultats sont pires avec une baisse de 5,4 % sur un an. En Allemagne, premier marché du groupe, la situation est critique avec un recul de 6 % sur un an.

L’avenir économique de la société risque encore de s’aggraver. Dans son communiqué, Vodafone révèle des estimations pessimistes pour l’exercice 2023-2024. D’après leurs calculs, le flux de trésorerie disponible tomberait à 3,3 milliards d’euros, contre 4,8 milliards d’euros l’année précédente.

En réalité, la restructuration de l’entreprise a déjà commencé depuis plusieurs années. En 2018, lors de la prise de fonction de Nick Read, PDG jusqu’en décembre dernier, le groupe a abandonné au fur et à mesure le marché international pour se concentrer sur l’Europe et l’Afrique. Problème, la pandémie, la crise énergétique, l’augmentation des taux d’intérêt et les coûts de l’énergie l’ont, à nouveau, mis en difficulté financière.

Pour y faire face, Vodafone avait récemment supprimé des emplois sur plusieurs de ses grands marchés : 1 000 postes ont été supprimés en Italie au début de l’année et l’entreprise envisageait de supprimer environ 1 300 emplois en Allemagne. L’opérateur a pour objectif de réduire ses coûts de 1 milliard d’euros d’ici 2026. Au total, les licenciements devraient représenter 10 % de la totalité des salariés dans le monde, soit 104 000 personnes en 2022.

Les investisseurs ont rapidement réagi lors de l’annonce par une baisse du cours des actions de Vodafone de 7 %. Selon CNBC, ils ont notamment critiqué le groupe pour avoir progressé trop lentement et n’avoir pas apporté les changements nécessaires pour se redresser. Pourtant, Margherita Della Valle a voulu rassurer dans une vidéo enregistrée mardi, « Ce qui va changer, c’est le niveau d’ambition, de vitesse et de détermination de l’exécution ».