Tesla ne veut pas rater le tournant vers l’Inde. Après un échec en 2022, le constructeur automobile devrait essayer cette semaine, à nouveau, de convaincre le gouvernement indien de baisser les taxes sur les véhicules importés. L’entreprise compte mettre dans la balance que des pièces détachées provenant du sous-continent seront exploitées pour assembler les véhicules.

Tesla est en retard sur ses concurrents

Depuis plus de deux ans, Tesla souhaite entrer sur le troisième plus grand marché automobile du monde. Problème, l’Inde impose une taxe de 100 % sur les véhicules importés d’une valeur supérieure à 40 000 dollars, et de 60 % pour ceux qui coûtent 40 000 dollars ou moins.

Elon Musk espérait que le gouvernement indien fasse un geste en baissant les taux. Les négociations ont échoué en mai 2022. Les dirigeants du pays étaient notamment inquiets de la provenance chinoise des véhicules, assemblés dans la Gigafactory de Shanghai. Les tensions frontalières historiques entre la Chine et l’Inde se sont réchauffées en 2020.

Tesla retente aujourd’hui sa chance avec une nouvelle proposition. Cette semaine, les cadres de Tesla, comprenant des ingénieurs de la production et des équipes commerciales basées à Austin, au Texas, vont réitérer leur demande pour une baisse des taxes d’après Bloomberg. Lors de leur réunion avec des responsables du gouvernement et le bureau du Premier ministre Narendra Modi, ils mettront sur la table un projet d’approvisionnement de pièces détachées indiennes pour assembler leurs véhicules.

En retard sur le déploiement des bornes de recharge et la production de batterie, l’administration Modi met la pression sur les constructeurs automobiles afin qu’ils investissent localement. Les barrières à l’entrer du marché sont une des stratégies mises en œuvre. Tesla est l’un des derniers géants du secteur à ne pas avoir annoncé la construction d’une usine sur le Sous-Continent.

BYD, l’une des marques chinoises les plus puissantes, Renault et Nissan, Stellantis ont tous annoncé des investissements. Le coréen Hyundai a dévoilé, le 11 mai, un projet d’agrandissement de l’une de ses usines. Localisée dans la banlieue de Chennai, surnommée le Détroit de l’Inde, l’infrastructure devrait produire 850 000 véhicules et 178 000 batteries par an, d’ici quelques années. MG Motor, une filiale du groupe chinois SAIC Motor, a dévoilé, la semaine dernière, sa volonté d’investir 611 millions de dollars pour construire une troisième usine.

Tesla risque d’avoir, à nouveau, du mal à pénétrer le marché indien. Elon Musk avait déclaré, l’an dernier, ne pas vouloir construire d’usine de fabrication dans des pays où l’entreprise n’est pas autorisée à vendre ses véhicules. L’évolution des tensions sino-américaine et le potentiel du Sous-Continent pour le marché de l’électrique pourraient faire craquer le milliardaire.