Si la technologie de l’hyperloop, ces capsules magnétiques capables de transporter des passagers à la vitesse d’un avion à réaction, semble être tombée dans l’oubli, certaines entreprises continuent d’investir dans ce moyen de transport. C’est notamment le cas de Hyperloop Transportation Technologies (HyperloopTT) qui a reçu, avec ses partenaires, le 12 mai, 800 millions d’euros de la part du Venetian Motorway Concession (CAV), un opérateur d’autoroute italien. Cette enveloppe devrait permettre de construire une portion d’hyperloop dans la région de Venise.

Un projet en trois étapes

Popularisé par Elon Musk en 2013, le concept de l’hyperloop consiste en un wagon capsule propulsé dans un tube par un champ magnétique créé par des moteurs à induction présents dans l’infrastructure. Sur son site, HyperloopTT explique que son projet serait capable de se déplacer à une vitesse maximale de 1 223 kilomètres par heure et de transporter plus de 160 000 personnes par jour.

Suite à un appel d’offres du CAV, la société basée à Los Angeles a reçu 800 millions d’euros dans le cadre d’un programme en trois parties. La première étape repose sur une étude de faisabilité de 4 millions d’euros devant débuter cette année. En fonction de son succès, HyperloopTT entrera dans une phase de conception chiffrée à 46 millions d’euros. Enfin, 750 millions d’euros seront attribués aux essais du prototype sur le terrain afin de relier la ville de Venise et Padoue, séparée de 40 kilomètres. Relayé par Bloomberg, un porte-parole du groupe précise que CAV « détient des droits de passage le long de ses autoroutes où le prototype pourrait être construit ».

L’engouement autour de l’hyperloop est-il mort ?

Bien que la technologie de l’hyperloop soit pleine de promesses, les investisseurs ont revu leurs attentes à la baisse au fur et à mesure du développement des différents projets. Celui de la Boring Company, l’entreprise d’Elon Musk, a énormément dévié de son concept original pour se transformer en tunnels souterrains permettant de transporter des passagers à l’aide de véhicules Tesla.

Dans le même registre, Hyperloop One, anciennement Virgin Hyperloop, annonçait, en février 2022, devoir remercier une centaine de salariés suite à un changement de ses priorités. La société californienne a décidé de se concentrer uniquement sur le transport de marchandises.

Pour autant de nombreux groupes gardent confiance en l’hyperloop et continuent leurs investissements. Avec l’accomplissement, en octobre 2022, d’un test de 2 kilomètres dans la région de Shanxi, la Chine est le pays le plus avancé en la matière. Le mois dernier, l’Académie chinoise d’ingénierie avait désigné la zone entre Shanghai et Hangzhou comme le meilleur itinéraire pour mettre en place le premier hyperloop de l’Empire du Milieu. Une longueur d’avance technologique qu’HyperloopTT pourrait bien vouloir rattraper.