Aux États-Unis, alors que 80 % du capital-risque américain est investi en Californie, Washington souhaite impulser de nouveaux territoires, qui eux aussi, peuvent être de véritables acteurs pour la tech dans leur pays. Afin de délocaliser l’innovation hors de la Silicon Valley, l’Administration Biden souhaite investir dans vingt nouveaux pôles de compétitivité, les hubs tech.

Le Chips Act américain, véritable pilier pour l’innovation

Gina Raimondo, secrétaire au Commerce des États-Unis s’est exprimée auprès du journal Les Échos, affirmant qu’il existe « un potentiel supplémentaire pour l’innovation technologique à travers le pays, avant d’ajouter qu’aux Etats-Unis, nous avons les meilleures institutions de recherche du monde, et en réalité, elles sont souvent au cœur de l’Amérique, loin de la côte ». Fort de ce constat, le gouvernement américain a décidé d’inscrire dix milliards de dollars afin de bâtir des hubs tech.

Cette enveloppe a pu être mise en place grâce au Chips & Science Act promulguée en juillet dernier. Son objectif est de renforcer la recherche scientifique et la production de semi-conducteurs sur l’ensemble du territoire américain grâce à une enveloppe de 52 milliards de dollars. Cette nouvelle loi a attiré plusieurs entreprises, dont Intel, Samsung, Micron ou TSMC, qui n’ont pas hésité à investir pour un total de 204 milliards de dollars entre juillet 2022 et avril 2023.

Sur les dix milliards de dollars prévus par le Chips & Science Act pour les techs hubs, 500 millions devraient être utilisés cette année. 4 milliards seront alloués l’année prochaine, et le reste sera étalé entre 2025 et 2027. En clair, l’année 2024 devrait être une année pilier pour ces futurs pôles d’innovation, celle où le plus d’argent sera utilisé pour leur développement.

Les États-Unis vont lancer un appel à projets pour bâtir leurs hubs tech

Concrètement, le gouvernement américain va lancer un appel à projets qui devrait se clôturer le 15 août prochain afin de construire de nouveaux pôles de compétitivité. Washington cherche des start-up ou des entreprises bien établies spécialisées dans les semi-conducteurs, mais aussi dans d’autres secteurs comme l’informatique quantique, l’intelligence artificielle, la cybersécurité, ou l’énergie. Cette dernière thématique est également liée au vaste plan pour moderniser les infrastructures du pays mis en place par Biden, et doté d’un budget global de 1 000 milliards de dollars.

Afin d’être sélectionnées, les entreprises devront former un consortium composé :

  • D’une université ou une institution de recherche,
  • d’un organisme administratif au niveau local ou national,
  • d’une organisation promouvant le développement économique local,
  • d’une association ou syndicat engagé dans la formation des travailleurs.

Seules les structures ayant réussi à réunir ces quatre entités pourront bénéficier d’une partie de l’enveloppe dédiée à l’impulsion de ces hubs tech.