De meilleurs résultats financiers qu’attendu ne profitent pas forcément aux salariés. Microsoft a annoncé aux employés à temps plein, dans une note interne le 10 mai, qu’ils ne seraient pas augmentés cette année. Craignant un contexte économique incertain, le géant technologique resserre la ceinture, surtout celle de ses employés.

Des économies nécessaires ?

« Nous sommes clairs sur le fait que nous aidons à conduire un changement majeur dans cette nouvelle ère de l’IA, et ce dans un environnement concurrentiel tout en faisant face aux incertitudes macroéconomiques », argumente Satya Nadella, le PDG de Microsoft. Il ajoute dans cette note interne « Nous devons maintenir une position de leader dans nos entreprises, générant suffisamment de rendement pour investir et diriger la prochaine vague, tout en restant aux frontières de la performance et de l’efficacité ». Satya Nadella précise que l’entreprise ne « surfinancera » plus comme auparavant et qu’elle alignera ses dépenses sur l’année précédente.

En avril dernier, le géant technologique a déclaré que sa croissance était restée modérée durant les trois premiers mois de l’année. Par rapport à 2022, Redmond a vu son chiffre d’affaires augmenter de 7 % pour atteindre la modique somme de 52,8 millions de dollars et un bénéfice net en hausse de 9,4 % atteignant 18,3 milliards de dollars. Malgré des résultats dépassant largement les attentes des analystes, l’entreprise s’est dite préoccupée par le contexte économique qui a freiné la demande des consommateurs et des entreprises. Les activités historiques de l’entreprise sont en baisse : Windows subit les difficultés du marché du PC et sa filiale jeux vidéo peine à attirer de nouveaux joueurs.

Pour affronter la « tempête » économique, Microsoft utilise plusieurs stratégies depuis le début d’année. L’entreprise mise sur l’intelligence artificielle pour attirer davantage de clients sur ses activités cloud. Partenaire d’OpenAI, elle a incorporé le célèbre agent conversationnel ChatGPT dans son offre Office dont le service cloud Azure. Pari réussi, l’activité cloud a augmenté de 27 % sur le trimestre précédent. Comme d’autres entreprises, Microsoft a également choisi de licencier massivement. En début d’année, le géant a prévu, sur l’année 2023, de supprimer 10 000 emplois.

Meta, Alphabet, Amazon, Twitter, Apple font partie des nombreuses entreprises technologiques qui ont annoncé des licenciements. Au total, plus de 192 000 emplois seront supprimés en 2023 d’après Layoff.fyi, un site de données sur les licenciements.

Microsoft va plus loin en renonçant aux augmentations des employés à temps plein. « nous reconnaissons que naviguer dans un environnement économique dynamique, nous oblige à prendre des décisions critiques sur la manière dont nous investissons dans nos employés, nos activités et notre avenir », a déclaré un porte-parole au Wall Street Journal. L’entreprise a, tout de même, précisé qu’elle offrira toujours des primes et des actions à ses salariés.