Quelques jours après s’être opposée au rachat d’Activision Blizzard par Microsoft, l’autorité antitrust britannique enfonce le clou en publiant un décret empêchant les deux entreprises d’acquérir des parts l’une dans l’autre.

La CMA n’en démord pas

Annoncée en janvier 2022, cette acquisition est la plus importante de l’histoire du jeu vidéo. Elle a donc logiquement suscité un vif intérêt de la part des régulateurs, qui ont lancé des enquêtes approfondies à son sujet. La Competition and Markets Authority (CMA), organisme antitrust du Royaume-Uni, a ainsi conclu que le rachat représentait un risque pour la concurrence dans le secteur du cloud gaming, malgré les efforts de la firme de Redmond pour répondre aux inquiétudes des régulateurs.

L’autorité a donc décidé de bloquer l’opération, s’attirant les foudres de Brad Smith, le président de Microsoft, qui s’en est vivement pris au Royaume-Uni et à ses régulateurs. Désormais, la CMA va encore plus loin. Elle vient de publier un décret temporaire empêchant les deux entreprises impliquées, ainsi que leurs filiales, d’« acquérir un intérêt » l’un dans l’autre. Selon elle, ce décret permet de prévenir toute action de la part de Microsoft ou d’Activision Blizzard. Le décret stipule en outre que les entreprises doivent « notifier immédiatement la CMA » si elles ont « des raisons de soupçonner » qu’il a été enfreint.

« Nous restons fermement attachés à ce rachat et nous sommes impatients de présenter notre dossier au Competition Appeal Tribunal », a indiqué un porte-parole de Microsoft à la BBC. La société montre ainsi sa détermination a acquérir Activision Blizzard, et a fait appel de la décision de la CMA.

La Commission européenne et la FTC doivent se prononcer

Pour être complété, le rachat doit être approuvé par les régulateurs britanniques, européens et américains. La CMA a été le premier organisme antitrust à rendre son verdict. La Commission européenne devrait, elle, approuver l’opération, notamment car elle a été convaincue du bon vouloir de Microsoft qui a passé des accords avec Nvidia et Nintendo leur garantissant l’accès aux franchises d’Activision Blizzard sur leurs plateformes respectives.

Pour l’heure, on ignore ce que la Federal Trade Commission (FTC), agence américaine chargée de surveiller les pratiques anticoncurrentielles, va décider. Ces derniers temps, elle s’est toutefois montrée véhémente à l’égard des monopoles exercés par les géants technologiques.