Le rachat d’Activision Blizzard par Microsoft aurait de grandes chances d’être approuvé par la Commission européenne, le 15 mai prochain. Néanmoins, cette opération qui s’assimilerait à l’une des plus grandes fusions jamais envisagées dans le monde du jeu vidéo n’a pas réussi à obtenir l’approbation de tous les régulateurs.

Microsoft en attente depuis près d’un an et demi

En janvier 2022, la firme de Redmond annonçait sa volonté d’acquérir l’éditeur et développeur de jeu vidéo Activision Blizzard contre la somme de 68,7 milliards de dollars. Si aux premiers abords, cette fusion devait se passer sans encombre, plusieurs autorités de la concurrence à travers le monde ont décidé de suspendre l’opération.

Ainsi, la Federal Trade Commission (FTC), la Competition and Markets Authority (CMA), et la Commission européenne, ont toutes ouvert une enquête pour savoir si cette fusion n’était pas anticoncurrentielle par abus de position dominante.

L’institution européenne a commencé son enquête en novembre 2022, et a annoncé qu’elle donnerait ses conclusions au plus tard le 22 mai 2023. D’après l’UE, des rapports préliminaires auraient mis en lumière « la capacité de Microsoft, de même que la tentation économique, de mettre en place des stratégies d’éviction des distributeurs de jeux vidéo pour consoles concurrents ».

La Commission européenne devrait approuver le deal, mais les Britanniques ont déjà mis leur véto

La Commission européenne pourrait approuver le rachat d’Activision Blizzard par Microsoft. Selon les informations de Reuters et de Bloomberg, le géant technologique aurait réussi à persuader le régulateur européen grâce aux accords signés avec plusieurs entreprises du milieu du jeu vidéo. Ainsi, le jeu le plus connu de l’éditeur, Call of Duty, devrait être présent sur plusieurs plateformes de cloud gaming, et ne sera pas propre aux consoles de Microsoft.

Malgré cette décision positive pour l’entreprise de Satya Nadella, la décision de la Commission européenne va à l’encontre de celle de la CMA. Margrethe Vestager, la Commissaire européenne à la Concurrence, avait affirmé que ses équipes pouvaient parvenir à une conclusion différente de celles de ses homologues américaines et britanniques.

L’antitrust Britannique a en effet décidé de mettre son véto au projet d’acquisition d’Activision Blizzard par Microsoft. Même si l’autorité estime que l’opération n’aurait aucun impact sur la concurrence pour le marché des consoles, elle juge que ce rachat comporte des risques pour le secteur du cloud gaming. Après avoir appris cette nouvelle, Brad Smith, président de Microsoft, avait montré son mécontentement, affirmant que la décision qui avait été prise par la CMA était « mauvaise pour la Grande-Bretagne […], car elle allait décourager l’innovation et l’investissement au Royaume-Uni ».