Alors que l’engouement autour du métavers faiblit, Meta continue d’y croire dur comme fer. Pour prouver qu’il s’agit encore d’un secteur florissant, le géant de la tech a commandé au cabinet Deloitte plusieurs études sur les opportunités économiques de cette technologie dans de nombreuses régions du monde. Publiées le 9 mai, ces dernières rapportent qu’en France, le métavers pourrait compter pour 55 à 105 milliards d’euros de produit intérieur brut (PIB) du pays d’ici à 2035.

Le métavers, une future source de revenus conséquente ?

En s’appuyant sur l’enquête (PDF) de Deloitte intitulée « Le métavers et l’opportunité pour l’Union européenne », Meta affirme que « la France est un marché prépondérant en termes d’opportunités économiques pour le métavers dans l’Union européenne ». L’entreprise américaine explique que « la France représente une économie innovante, dispose de fondamentaux globalement solides et d’un fort soutien des décideurs politiques ». En mars 2022, Emmanuel Macron, lors de sa campagne présidentielle, insistait notamment sur la nécessité de créer un métavers européen afin « de ne pas dépendre d’acteurs et d’agrégateurs anglo-saxons ou chinois, qui pourront totalement contourner sinon les règles aujourd’hui de respect des droits d’auteur et du droit voisin ».

Du côté de l’Europe, l’étude demandée par Meta montre que « la poursuite du développement du métavers pourrait générer entre 259 et 489 milliards d’euros par an pour le PIB de l’Union européenne pour 2035 ». Il s’agit de 1,3 % à 2,4 % du PIB actuel. La société basée à Menlo Park souligne que plusieurs États membres réfléchissent déjà à différentes applications du métavers. À l’international, Deloitte estime que le métavers rapporterait 3 600 milliards de dollars de PIB supplémentaires par an d’ici 2035.

Meta ne veut pas lâcher le métavers

Toutefois, arriver à de tels résultats n’est pas si facile. Laurent Solly, vice-président Europe du Sud de Meta a déclare que « libérer le potentiel [du métavers] est crucial, et ne pourra se faire que de façon collaborative et nécessitera des efforts et une coopération entre les entreprises technologiques, les décideurs publics, la société civile entre autres ».

Au cours des derniers trimestres, les projets de métavers de Meta ont pris l’eau. Horizon Worlds, sa plateforme sociale censée donner un avant-goût du prochain chapitre d’Internet selon Mark Zuckerberg a du mal à séduire et les technologies servant de portes d’accès, comme les casques de réalité virtuelle, se sont avérées trop onéreuses.

Si le groupe est parvenu à corriger le tir après une chute annuelle de son chiffre d’affaires pour la première fois de son histoire, Reality Labs, sa division dédiée au développement des produits à destination du métavers a du mal à sortir la tête. Au dernier trimestre, elle affichait une perte d’exploitation de 3,99 milliards de dollars. Une chose est sûre cependant, en commandant ces différentes études, Meta cherche à regagner la confiance de ses investisseurs et à montrer que le métavers n’est pas mort.