La vice-présidente américaine Kamala Harris a rencontré les dirigeants de plusieurs entreprises spécialisées dans l’intelligence artificielle (IA) en vue d’encadrer la technologie et de limiter ses risques.

Washington investit pour développer une IA responsable

La sortie de ChatGPT, développé par l’entreprise OpenAI, a entraîné une véritable course entre plusieurs géants de la tech dans le domaine de l’IA. Tandis que Microsoft a annoncé un investissement massif de 10 milliards de dollars dans OpenAI, et intégré la technologie à plusieurs de ses produits, Google a riposté avec son propre agent conversationnel, Bard.

Les PDG de ces trois entreprises, ainsi que de la start-up Anthropic, ont rencontré Kamala Harris et plusieurs membres de l’administration Biden ce 4 mai à la Maison Blanche. Le président lui-même est intervenu pendant la réunion, affirmant aux dirigeants présents que leurs travaux avaient « un énorme potentiel » mais représentait également « un énorme danger », rapporte le New York Times.

Peu de temps avant la rencontre, le gouvernement annonçait une augmentation du budget pour le développement d’une IA responsable, dont un investissement de 140 millions de dollars de la National Science Foundation pour lancer 7 nouveaux instituts nationaux de recherche sur l’intelligence artificielle, ce qui portera à 25 le nombre total d’installations dédiées à cette technologie dans le pays. Par ailleurs, Google, Microsoft, Nvidia, OpenAI ainsi que d’autres entreprises ont accepté que leurs modèles de langage soient évalués publiquement lors de la conférence DEF CON de cette année.

Des discussions « franches et constructives » entre régulateurs et dirigeants

Lors de la réunion, que la Maison Blanche a qualifiée de « franche et constructive », les régulateurs ont notamment insisté sur la nécessité de prendre en compte les risques liés aux nouveaux développements de l’IA. Ils ont également rappelé l’importance de produits transparents avec des modèles soumis à un examen extérieur, ainsi que les efforts qui doivent être mis en œuvre pour éviter qu’ils ne tombent dans les mains d’entités malveillantes.

« Le secteur privé a la responsabilité éthique, morale et juridique de garantir la sécurité de ses produits. Et chaque entreprise doit se conformer aux lois existantes pour protéger le peuple américain », a souligné Kamala Harris. En octobre dernier, l’administration Biden s’intéressait déjà à la réglementation de l’IA en publiant une charte baptisée « AI Bill of Rights ». Ce projet doit servir de cadre à l’utilisation de la technologie par les secteurs public et privé, en encourageant la lutte contre la discrimination et la protection de la vie privée.

Le gouvernement américain se doit de réguler avec efficacité cette technologie, alors que de plus en plus de voix s’élèvent pour alerter sur les nombreux dangers qu’elle pose, d’autant plus que l’Union européenne et la Chine travaillent également à son encadrement. « L’Europe ne reste certainement pas inactive, pas plus que la Chine. Il y a un avantage du premier arrivé en matière de politique, tout comme il y a un avantage du premier arrivé sur le marché », a rappelé Tom Wheeler, ancien président de la FTC.