Le syndicat professionnel de l’écosystème numérique (Numeum) a dévoilé le 4 mai dernier, son baromètre de l’emploi dans les start-up de la French Tech avril 2023. Au cours de ce mois, la dynamique de création d’emploi au sein de ce secteur a connu une baisse alors que les jeunes pousses françaises « démontraient jusque-là une forte capacité de résilience ».

Les start-up françaises ont supprimé un certain nombre de postes en avril 2023

Dans son billet de blog, Numeum a dévoilé les tendances sur le marché de l’emploi pour la French Tech. Sur l’année 2022, malgré l’immense vague de licenciement qui a touché le secteur de la tech, les start-up françaises ont toujours réussi à créer des emplois. Au cours de l’année précédente, seul le mois de décembre fut une exception où 843 emplois ont dû être supprimés.

Graphique création d'emplois French Tech.

Le nombre d’emplois proposé par la French Tech était en forte augmentation sur l’année 2022. Graphique : Le baromètre de l’emploi des start-up en France / Numeum.

Après un début d’année 2023 tout à fait satisfaisant, les start-up françaises ont supprimé plus de 3 600 emplois, faisant perdre une grande partie des postes qui avait été créée entre février et mars 2023. En parallèle, le nombre d’entités ayant recruté durant le mois d’avril a reculé de 69 %. Comme l’indique Numeum, cette tendance est généralisée à l’ensemble des secteurs et des régions.

La région l’Île-de-France représente plus de 60 % des emplois supprimés en avril, tandis que toutes les régions de France métropolitaine ont perdu des postes. Parmi toutes les activités de la Frecnh Tech, celles en lien avec les livraisons et les maisons connectées ont supprimé un nombre assez négligeable de postes, une dizaine tout au plus. Ce n’est pas le cas des start-up healthtech, fintechs ou encore des entreprises spécialisées dans les services IT qui ont dû se séparer de plusieurs centaines d’employés.

Carte France représentant la perte des emplois dans la French Tech.

Malgré un mois d’avril désastreux sur le marché de l’emploi, le nombre de postes proposés reste supérieur à ceux qui ont été supprimés, avec une création nette de près de 5 000 emplois depuis le début de l’année. Graphique : Le Baromètre de l’emploi des start-up en France : Numeum.

Qu’est-ce qui explique ce déclin de la French Tech sur le marché de l’emploi ?

Comme l’indique Numeum, plusieurs facteurs expliquent ce phénomène de suppression d’emploi. Tout d’abord, le ralentissement du financement des start-up après un premier semestre 2022 fleurissant. La guerre en Ukraine a fait grimper les taux d’intérêt et l’inflation, ce qui a incité les fonds d’investissement, et les investisseurs plus généralement à faire attention à la rentabilité de leurs financements.

En parallèle, cette inflation a une répercussion sur les coûts de gestion des start-up. La hausse des salaires et les coûts de fonctionnement quotidien à savoir l’hébergement, l’électricité, etc. empêchent ces sociétés de recruter à leur aise. Il est possible que cette situation puisse se maintenir pendant plusieurs mois. Néanmoins, les demandes en matière de solutions et de services Tech se maintiennent, ce qui est source d’espoir pour la French Tech.