Aux États-Unis, TikTok a créé une entité distincte pour convaincre Washington que le service ne posait pas de problème de sécurité. Éric Han, chef des équipes de sécurité de TikTok depuis plusieurs années, avait été nommé en décembre responsable confiance et sécurité de cette entité. Un poste exposé dans le contexte actuel, qu’il va quitter le 12 mai.

Responsable confiance et sécurité de TikTok US : pas exactement une sinécure

Éric Han avait reçu comme mission de former une équipe pour répondre spécifiquement aux préoccupations américaines de sécurité nationale. Il avait pour mission, selon la déclaration d’une porte-parole, de s’assurer de « la conformité, les stratégies de sécurité et la modération du contenu impliquant des données privées d’utilisateurs américains ».

Dans un extrait de mémo dévoilé par The Verge, à l’origine de l’information, Andy Bonillo, Directeur général de la structure américaine de l’application, a assuré à ses équipes « Nous restons déterminés à respecter nos engagements envers la communauté TikTok – à la fois aux États-Unis et dans le monde entier – tout en continuant à investir dans la confiance et la sécurité en tant que pierre angulaire de ces efforts ».

De longue date, TikTok tente de convaincre Washington que les données de ses utilisateurs américains ne sont pas à la portée de Pékin. Elle a créé une structure propre aux États-Unis dans ce but et déployé un plan, le « plan Texas » à plus d’un milliard de dollars pour respecter les autorités américaines. Éric Han était alors aux premiers plans de ces efforts.

Ces efforts ne semblent pas porter leurs fruits. Au sein de l’administration Biden, des voix estiment que les solutions proposées par le réseau social de ByteDance sont insuffisantes. Le président américain a apporté son soutien à une proposition de loi visant à interdire les applications étrangères présentant une menace pour la sécurité nationale.

Selon les témoignages recueillis par Bloomberg, Éric Han n’aurait pas apprécié sa promotion de fin d’année. Une belle position sur le papier, mais particulièrement exposée dans le contexte actuel outre-Atlantique.

Andy Bonillo, déjà intérimaire à son poste de directeur, en attendant l’approbation des autorités, va aussi récupérer la fonction de responsable confiance et sécurité. Un remplaçant devrait être nommé à terme, mais le recrutement s’annonce compliqué.