Si la pénurie de talents dans l’IT ne date pas d’hier, la crise sanitaire et la transformation numérique des entreprises ont particulièrement aggravé la situation.

La difficulté d’attirer et de retenir les meilleurs talents pèse aujourd’hui sur les épaules de bon nombre d’organisations du secteur. Pour les ressources humaines (RH), développer des nouvelles stratégies pour s’entourer de profils IT compétents est indispensable. Sans eux, difficile de satisfaire leurs besoins de développement et de digitalisation.

Pour en savoir plus sur le sujet, Siècle Digital s’est entretenu avec Delphine Vesin, Chargée de mission « Cadre réglementaire de la sécurité numérique » au sein du groupe La Poste.

L’experte animera notamment une conférence sur le sujet lors de Ready For IT, événement business pour les entreprises engagées dans la transition et la sécurité numérique. Il se tiendra du 23 au 25 mai prochain à Monaco.

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Plusieurs facteurs à l’origine de cette pénurie de ressources

Pour comprendre comment faire face à cette pénurie de talents, il faut s’intéresser aux facteurs sous-jacents. Selon Delphine Vesin, le manque de profils compétents en IT s’explique tout d’abord par une désaffection pour les études scientifiques depuis plusieurs années maintenant. Logiquement, cela réduit considérablement le nombre de candidats sur le marché de l’IT.

« L’ONISEP (office national d’information sur les enseignements et les professions) indiquait déjà en 2012 que 60 % des élèves de troisième et de seconde se déclarent “intéressés” par les métiers scientifiques et techniques, mais que seuls 17 % envisagent sérieusement de s’orienter vers ces métiers », souligne l’experte du groupe La Poste.

Le retrait des mathématiques du tronc commun de l’enseignement aux élèves de premières et terminales en 2019 n’a pas arrangé la situation. « Le retour de cette matière pour la rentrée 2023 permettra, je l’espère, un regain pour la filière scientifique », confie-t-elle.

Cela engendre alors un autre problème : celui de l’orientation des collégiens et des lycéens. Bon nombre d’entre eux ne sont pas sensibilisés aux sujets informatiques, car l’écosystème scolaire ne saisit pas toujours ce qu’ils impliquent. Difficile de comprendre en quoi consistent les métiers du secteur et leurs enjeux dans un tel contexte.

Le manque de mixité est également un facteur rebutant pour les jeunes filles. Lorsque aucune femme n’est représentée dans ces carrières, il leur est difficile de se projeter dans l’univers de l’IT. Cela peut les décourager de s’y lancer malgré leurs compétences.

En parallèle de ces problématiques, les entreprises du secteur doivent remplir le rôle central qu’elles jouent dans la digitalisation de notre environnement. Elles doivent être dotées d’une certaine flexibilité pour s’adapter, au mieux, aux évolutions technologiques grandissantes et aux nouveaux besoins qui les accompagnent. Pour autant, cela s’avère difficile sans la main-d’œuvre nécessaire.

« Lorsque nous conjuguons désintérêt pour les filières scientifiques et hausse des besoins, nous faisons mécaniquement face à une pénurie de ressources », explique Delphine Vesin.

Quels leviers pour surmonter cette pénurie ?

Pour surmonter cette pénurie, plusieurs mesures doivent être mises en œuvre. D’un point de vue sociétal, il est d’abord nécessaire de démocratiser l’accès à l’IT à grande échelle. Cela passe par une sensibilisation sur les thématiques liées dès l’enseignement secondaire. Il est également important de casser les idées reçues en faisant comprendre aux jeunes que cette industrie est accessible à tous. Les femmes comme les hommes peuvent y mener une carrière solide.

Côté entreprise, les ressources humaines ont déjà instauré plusieurs pratiques pour faire face à ces difficultés de recrutement. « Dans le cas d’une grande société, la mise en place d’une politique de gestion prévisionnelle de l’emploi et des compétences (la GPEC) pourra permettre de créer une filière dédiée. Ainsi, en fonction de ses besoins, des possibilités d’évolution par la formation et l’expérience sont identifiées et proposées », indique Delphine Vesin. Cette GPEC a deux avantages majeurs : le recrutement, car elle permet de donner une perspective d’évolution pour les recrues, et la fidélisation pour les employés les plus compétents et agiles.

« Dans le cadre des PME ou des ETI, la mutualisation et la rationalisation par des stratégies d’homogénéisation (techno, cloud, etc.) et le recours à de la prestation (dont les sociétés mettent en oeuvre une GPEC) semble être la voie la plus porteuse, dans la mesure ou une capacité de contrôle qualité est conservée en interne », explique l’experte.

La formation interne est également un point sur lequel doivent travailler les organisations. S’appuyer sur les ressources existantes est toujours plus pratique et économique. Cependant, cela demande un travail préparatoire particulièrement pointilleux. « Il faut identifier les formations, accompagner les salariés dans leur démarche et bien sûr, gérer la continuité de l’activité », rappelle-t-elle.

Autant dire qu’il s’agit d’un défi de taille pour les entreprises de l’IT. L’enjeu est aujourd’hui de transformer ces métiers pour les rendre plus attractifs, adapter les postes existants et fidéliser les compétences en interne. Delphine Vesin vous en dira plus sur ce sujet majeur lors du Ready For IT. Pour en savoir plus et vous inscrire, rendez-vous dès maintenant sur le site de l’événement.

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À propos de Ready For IT :

Ready For IT est l’événement one-to-one où se rencontrent des décideurs porteurs de projets et potentiels acheteurs « invités » : DSI, RSSI, CTO, Directeur Innovation et les meilleurs fournisseurs de solutions « partenaires » de la transition et de la sécurité numériques. Avec des rendez-vous sur-mesure pré organisés, un programme de contenus, des retours d’expérience et des moments de networking entre pairs.

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