L’entreprise américaine Guardian Culture a reçu ce lundi 23 avril l’approbation de la Federal Avion Administration (FAA) pour exploiter commercialement son drone Guardian SC1. Une ouverture du marché des drones agricoles qui devrait atteindre 5,7 milliards de dollars de revenus d’ici 2025, selon un rapport de MarketsandMarkets de 2020.

Le marché des drones prend un nouveau tournant aux États-Unis

Le SC1 de Guardian Agriculture sera le premier à pulvériser les champs agricoles de la vallée centrale de la Californie. Le modèle était en test depuis 2020. Après avoir autorisé UPS, Wing et Amazon Prime Air à développer leur service de livraison par drone, la FAA se penche sur le domaine agricole.

En 2020 la FAA avait mis en œuvre un certain nombre de changements dans la loi américaine. Les propriétaires doivent se munir d’une licence pour faire voler leurs drones de nuit et au-dessus des gens. Pour l’heure, la nécessité du pilotage d’une licence pour le SC1 n’est pas éclaircie dans le communiqué de Guardian Culture.

Par ailleurs, depuis 2023 les drones volants de plus de 0,25 kg aux États-Unis doivent être localisés et dotés d’un numéro d’identification. Une façon pour les autorités de contrôler ce qui vole réellement.

Parmi les principaux acteurs du marché se trouve le chinois DJI qui contrôle environ 54% du marché mondial du drone selon Drone Analyst. Lui aussi a récemment lancé un modèle de drone agricole, l’Agras T40, répondant à une demande exponentielle. Ces dernières années le marché a été propulsé par la forte demande des agriculteurs souhaitant augmenter la production et réduire leurs dépenses d’exploitation.

Le fondateur et PDG de Guardian Agriculture, Adam Bercu, confirme dans un communiqué : « La protection des cultures alimentée par eVTOL est meilleure pour les cultures, meilleure pour l’environnement et meilleure pour les résultats des producteurs ».

En termes d’avantages, les drones agricoles n’abîment pas le sol et ne roulent pas sur les plantes. Ils sont entièrement autonomes. Ils permettent aux agriculteurs de récupérer des précisions sur la santé des cultures, les niveaux d’humidité du sol et autres conditions environnementales. Des arguments qui semblent convaincants, Guardian compte déjà plus de 100 millions de dollars de commandes clients agricoles commerciaux à travers les États-Unis. Des livraisons qui débuteront dès la fin 2023, prévues jusqu’à la fin de 2025.

Et en France ?

Dans l’hexagone le marché est un peu plus lent. Il y a 4 ans, la solution des drones agricoles était déjà envisagée. En 2019, une phase de test de trois ans a été lancée visant à autoriser l’utilisation des drones agricoles. Cette expérimentation a été initialement prévue par la loi dite « EGalim » de 2018. Une loi qui encadre les relations commerciales dans le secteur agricole, œuvrant pour une alimentation saine et durable.

De loin devancées par les géants chinois et américains, certaines PME essaient de se faire une place. La plupart ont eu du mal à grandir face à la concurrence. Les constructeurs français, contrairement aux autres, se sont concentrés principalement sur les domaines professionnels, tel que l’agriculture de précision.

Parrot, acteur français majeur sur le marché du drone, a réussi à sortir du lot. Avec 100 millions de chiffre d’affaires, il est devenu l’acteur majeur sur le marché français et a développé un drone spécifiquement pour l’agriculture en 2018. À ce jour, les autorisations légales ne sont pas encore données pour l’exploitation des drones commerciaux dans les airs français.

Alors que les États-Unis prennent un tournant, le marché des drones à usage professionnel reste encore modeste en France. Toutefois, les technologies émergent de plus en plus dans le domaine de l’agriculture.