Une douzaine d’entreprises technologiques accusent Apple de subtiliser leurs idées. Cupertino aurait une technique bien rodée. Elle repère tout d’abord les entités développant des technologies intéressantes pour ses produits, puis elle les contacte afin de potentiellement passer un deal avec elles. Après la présentation de l’innovation, Apple ne se priverait pas pour la copier et l’intégrer dans ses créations.

Joe Kiami, dirigeant de Masimo, témoigne du préjudice qu’il aurait subi

Pour ces entreprises qui ont témoigné pour le Wall Street Journal, tout contact d’Apple peut se transformer « en baiser de la mort ». En réalité, la technique pratiquée par le géant technologique est très connue, il s’agit du Sherlocking. Ce nom provient de l’outil de recherche qui existe sur les ordinateurs Mac qui aurait été conçu en s’inspirant d’un autre service développé à l’origine par une autre entreprise.

L’une des sociétés ayant potentiellement fait les frais de cette pratique serait Masimo, dirigé par Joe Kiami. Ce dernier est contacté par Apple qui se montre intéressé par les appareils de mesure de l’oxygène dans le sang mis au point par la start-up. Pour l’entreprise dirigée par Tim Cook, la technologie peut être adaptée pour l’Apple Watch.

Pour Joe Kiami, c’est une véritable aubaine, l’occasion d’instaurer un partenariat avec l’une des plus grandes sociétés du monde. Néanmoins, peu de temps après l’avoir rencontré, Apple a commencé à embaucher des employés de son entreprise, « les attirant en doublant leur salaire » selon les propos du fondateur de Masimo.

Quelques mois plus tard, Apple publie plusieurs brevets, attribués à l’un des anciens ingénieurs de Masimo. Ces brevets technologiques mettent en avant une technologie de capteurs similaires à ceux de Masimo. L’année suivante, Apple lance sa montre connectée capable de mesurer le niveau d’oxygène dans le sang. « Tout d’abord, vous êtes tout excité. Ensuite, vous vous rendez compte que le plan à long terme est de le faire eux-mêmes et de tout prendre » avoue Joe Kiani, scandalisé de s’être fait avoir de la sorte.

De nombreuses entreprises se seraient fait voler leurs idées par Apple

Ce qui s’est passé avec Masimo et Joe Kiani ne serait qu’un simple exemple des pratiques employées par Apple pour récupérer des idées innovantes et les mettre en application dans ses produits. Plus d’une vingtaine d’inventeurs, d’entrepreneurs et d’ingénieurs auraient décrit des rencontres similaires avec Apple.

Joe Kiani n’a pas baissé les bras, il a décidé d’intenter un procès à Apple devant le tribunal fédéral de district du sud de la Californie. Pour l’heure, ce procès est toujours en cours d’instruction. De la même manière, Masimo a déposé une plainte pour violation de brevet devant la Commission du commerce international. Au début de l’année, un juge a précisé qu’en effet, certains modèles de l’Apple Watch avaient bien enfreint l’un des brevets de la start-up. Une enquête a été lancée afin de savoir si d’autres brevets n’appartenant pas à Apple ont été utilisés pour ses Apple Watch. Celle-ci devrait se terminer à la fin du mois de mai, au plus tard.

Ce n’est pas la première fois qu’Apple a des contentieux pour des vols de brevets. L’affaire la plus connue est celle l’opposant avec Qualcomm qui considérait que la marque à la Pomme avait volé ses technologies de déverrouillage d’appareils. Après plus de quatre années de procès, Qualcomm a obtenu gain de cause et un accord de 4,5 milliards de dollars permettant à Apple d’exploiter les brevets de l’entreprise.