L’Union européenne (UE) scrute le marché des stations de recharge sur son territoire, alors que l’adoption des véhicules électriques est vouée à s’accroître dans les prochaines années.

Margrethe Vestager annonce une étude sur le marché européen

En mars dernier, l’UE adoptait définitivement l’interdiction des moteurs thermiques en 2035 dans le cadre du pacte vert, qui vise à atteindre la neutralité carbone dans l’ensemble des pays membres d’ici à 2050. Dans ce contexte, les réseaux de recharge devraient faire l’objet d’une surveillance accrue de la part des autorités antitrust.

« Une étude approfondie » sur le marché croissant de la recharge des véhicules électriques dans tous les pays de l’UE sera prochainement publiée par la Commission européenne, a indiqué la commissaire à la concurrence Margrethe Vestager. Ces réseaux deviendront bientôt « des éléments d’infrastructure vitaux », a-t-elle précisé. Le mois dernier, le Parlement européen et les États membres ont convenu de déployer massivement des bornes de recharge électriques et à hydrogène au cours des prochaines années afin d’accélérer la transition vers l’abandon du moteur à combustion.

Le manque d’infrastructures de recharge est considéré comme l’un des principaux facteurs qui freinent la transition vers l’électrique, les conducteurs invoquant le manque d’autonomie, rapporte Bloomberg. Dans cette optique, l’étude de la Commission européenne s’intéresse à « la manière dont les infrastructures sont financées, ainsi que les enjeux liés à l’application des règles de concurrence et à la protection des incitations à l’investissement », a continué la commissaire.

Éviter qu’un petit nombre d’entreprises domine le secteur

Dans le même temps, Tesla a annoncé que son premier Supercharger V4 aux Pays-Bas, censé être deux fois plus puissant que sa génération précédente de chargeur, était désormais ouvert à tous les véhicules électriques. Consciente de l’enjeu de la concurrence en Europe où les régulateurs peuvent se montrer plus exigeants qu’aux États-Unis, la firme d’Elon Musk ouvre certaines de ses stations à tous les véhicules sur le Vieux Continent.

Si elle a également commencé à le faire outre-Atlantique, la tâche s’avère plus ardue : la majorité des stations de charge situées dans le pays utilisent la prise spécifique de Tesla, et non le standard CSS comme c’est le cas en Europe.

En France, les stations de recharge seront également soumises à une réglementation plus précise à l’avenir. L’autorité de la concurrence a lancé une étude visant à « analyser le fonctionnement concurrentiel du secteur des infrastructures de recharge pour véhicules électriques ». Son avis sera partagé lors du premier trimestre 2024. Ces différentes initiatives pourraient mener à l’adoption de mesures pour éviter la domination d’un petit nombre d’entreprises sur le marché de la recharge, afin d’encourager l’innovation et la concurrence saine.