Les autorités chinoises souhaitent alléger l’amende qui sera infligée à Ant Group, dans un contexte où Pékin multiplie les mesures pour booster l’économie irrégulière du pays.

Une amende moins importante que prévu pour Ant Group ?

En 2020, le gouvernement chinois suspendait l’introduction en bourse d’Ant Group, marquant le début d’une vaste reprise en main de son secteur technologique. L’entreprise de fintech a particulièrement été ciblée, et a été forcée de se restructurer en holding financière, soumise à des règles et à des exigences en matière de capital similaires à celles des banques.

La Banque populaire de Chine (PBOC), banque centrale du pays, se prépare à asséner une amende importante à Ant Group. Si elle était au départ estimée à plus d’un milliard de dollars, elle devrait finalement être abaissée à environ 700 millions de dollars et annoncée dans les prochains mois, rapporte Reuters.

Outre la réduction de l’amende, les autorités envisagent également d’assouplir la formulation des accusations portées contre Ant. Elles devraient citer les risques financiers et l’exploitation de certaines activités sans licence appropriée comme éléments déclencheurs de l’amende, au lieu de violations présumées liées à « l’expansion désordonnée du capital ».

La Chine cherche à revitaliser son économie

Une amende moins élevée permettrait de réduire son impact négatif sur le secteur de la fintech compte tenu de l’ampleur des activités d’Ant Group, qui comprennent le service de paiement Alipay. Le gouvernement chinois essaie de booster son économie très affectée par la pandémie, particulièrement en 2022 où elle n’a progressé que de 3 %, l’un de ses pires résultats depuis des décennies. Si au premier trimestre 2023, son PIB était en hausse, sa reprise économique reste en dent de scie.

En conséquence, Pékin mobilise davantage de ressources pour revitaliser l’économie, et cela passe par l’assouplissement de ses mesures visant à réguler le secteur technologique. Par exemple, le fondateur d’Alibaba et d’Ant Group, Jack Ma, est récemment revenu en Chine après avoir passé plus d’un an à l’étranger. Il a d’ailleurs abandonné le contrôle du groupe. La restructuration d’Alibaba en six unités distinctes pouvant obtenir de nouvelles sources de financement prouve également que la Chine a assoupli son contrôle.

L’amende infligée par la Banque populaire de Chine devrait permettre à Ant Group d’obtenir sa très attendue licence de holding financière, et donc de booster sa croissance et même de relancer ses projets d’entrée sur le marché boursier.