Selon une enquête de Bloomberg, Amazon mène un vaste plan de communication en France afin d’y redorer son image. Celui-ci inclut publicités, études et événements.

Inspiré de McDonald’s

Ce projet serait surnommé « Ratatouille » en interne. Lancé il y a trois ans alors que le géant américain connaissait des difficultés avec la justice française à cause du Covid-19, il serait inspiré par les efforts mis en place par McDonald’s pour améliorer sa réputation en France il y a plusieurs années. À la fin des années 90, le géant de la restauration rapide était en effet considéré comme l’emblème de la mondialisation par les militants d’extrême gauche. Afin d’être mieux perçue, l’entreprise a adapté ses menus aux goûts des français et conclu des accords avec des agriculteurs du pays.

En 2000, Amazon a fait son entrée en France et a connu un succès remarquable depuis. Numéro 1 de l’e-commerce, la société a toutefois essuyé plusieurs controverses au cours de son histoire, ciblant les conditions de travail dans ses entrepôts par exemple, avec des mouvements de grève qui ont déjà éclaté au sein de ses installations. L’entreprise a également été accusée d’optimisation fiscale par le passé. Le projet « Ratatouille » vise à changer la perception du public à son égard à travers plusieurs sous-projets.

Dans cette optique, Amazon a par exemple lancé une section « Fabriqué en France » sur sa marketplace, et commandé des études auprès d’experts indépendants sur l’impact de son activité au sein de l’Hexagone. « Depuis plus de 20 ans, notre ambition est de gagner la confiance de nos clients en ayant un impact positif sur les territoires, en offrant un service de qualité, une offre large de produits et des prix bas, et ce malgré l’augmentation du coût de la vie. Et, comme beaucoup d’entreprises, nous souhaitons informer sur la façon dont nous nous engageons au sein des territoires », indique un porte-parole d’Amazon à Siècle Digital.

Photographie de l'extérieur d'un entepôt Amazon

Photographie : Amazon.

Des études indépendantes pour démontrer l’impact positif de son activité

Selon un sondage indépendant réalisé par l’Ifop à la demande d’Amazon, plus de 8 salariés d’Amazon sur 10 recommanderaient à leurs proches de venir y travailler et s’y projettent dans les prochaines années. Une autre étude indépendante, également menée à la suite d’une requête du géant de l’e-commerce, rapporte que 97 % des PME et commerçants estiment que le centre de distribution de l’entreprise à Augny a eu un impact neutre ou positif sur leur activité.

« Nous pensons que nos clients veulent en savoir plus sur notre contribution et c’est pourquoi, alors que nous allons continuer à investir et à soutenir les territoires dans les mois et années à venir, nous continuerons également à informer sur ces réalisations », continue le porte-parole d’Amazon au sujet de ces études.

Amazon met en avant ses nombreux investissements en France

Bien que l’acquisition des droits de la Ligue 1 Uber Eats par Prime Video ait contribué à améliorer l’image d’Amazon en France, sa popularité est moins élevée que chez ses voisins allemands ou britanniques, note Bloomberg. Pour la première fois cette année, l’entreprise a fait son apparition au Salon de l’Agriculture où elle a mis des producteurs locaux en avant.

« Nous avons investi plus de 16 milliards d’euros en France depuis 2010, notamment pour innover et développer nos infrastructures. Nous mettons à disposition de nos plus de 20 000 salariés en France un environnement de travail moderne et sûr. Nous accompagnons la croissance de plus de 13 000 petites et moyennes entreprises françaises qui vendent sur Amazon, et qui ont réalisé un chiffre d’affaires à l’export de plus de 1 milliard d’euros sur les deux dernières années. Par ailleurs, nous soutenons également le paysage culturel et sportif français, à travers les productions originales Prime Video et l’acquisition de droits sportifs », précise le porte-parole du géant de l’e-commerce à Siècle Digital.

En février dernier, Emmanuel Macron décernait la légion d’honneur à Jeff Bezos, le fondateur d’Amazon considéré par l’Élysée comme « un partenaire des initiatives pour la protection du climat et de la biodiversité menées par la France, en particulier sur la protection des forêts ». Cette décision a suscité de vives critiques alors qu’au même moment, de nombreux français manifestaient contre la réforme des retraites.