Mike Gallagher, membre républicain de la Chambre des représentants et président du comité restreint chargé d’évaluer la concurrence stratégique avec la Chine, s’est entretenu avec plusieurs acteurs de la Silicon Valley. Il s’est montré « optimiste » quant à la volonté de freiner l’afflux de dollars américains dans l’intelligence artificielle (IA) chinoise.

La guerre commerciale englobe aussi l’IA

Les deux premières puissances mondiales sont engagées dans une guerre commerciale qui s’intensifie depuis plusieurs mois. Elle porte notamment sur les technologies considérées comme clés pour l’avenir, à savoir les semi-conducteurs, l’informatique et l’intelligence artificielle. Si les États-Unis ont d’ores et déjà pris des mesures strictes pour réduire leurs investissements en Chine dans le marché des semi-conducteurs, ils espèrent également restreindre les avancées du pays dans le domaine de l’IA, dans lequel les deux nations sont au coude à coude.

La course à l’IA s’est en effet accélérée de manière exponentielle ces derniers mois, depuis le lancement de ChatGPT par OpenAI. En plus des nombreuses entreprises américaines travaillant sur cette technologie, les géants chinois sont, eux aussi, au diapason. Alibaba, SenseTime, Baidu, Tencent ou encore JD.com ont tous fait des annonces concernant l’intelligence artificielle générative.

Afin d’empêcher les firmes technologiques américaines d’investir dans les outils d’IA chinoises, Mike Gallagher s’est rendu dans la Silicon Valley afin de s’entretenir avec certains d’entre eux. Interrogé par le média CNBC, il a affirmé que les investisseurs en capital-risque et autres membres de l’industrie ont affiché un « large soutien » pour interdire aux gestionnaires d’actifs américains d’investir dans des sociétés d’IA chinoises.

Les États-Unis veulent que les entreprises américaines s’éloignent de la Chine

« Je suis sorti de cette journée avec un optimisme prudent en pensant que nous pourrions mettre en place des contrôles raisonnables sur les flux de capitaux américains vers la Chine qui nous permettraient de ne pas financer notre propre destruction ou notre propre perte dans la grande course à l’intelligence artificielle », a expliqué l’élu. Selon lui, les entreprises américaines ne veulent pas que des fonds américains subventionnent des technologies chinoises susceptibles d’être meilleures que les leurs.

Il a également rappelé l’importance d’une délocalisation progressive des groupes américains implémentés en Chine vers d’autres pays comme l’Inde ou le Vietnam, à l’instar d’Apple, dans un contexte géopolitique changeant et plus tendu.

Si l’homme politique assure que la Silicon Valley est favorable à l’instauration de mesures pour empêcher les gestionnaires d’actifs américains d’investir dans des entreprises chinoises d’intelligence artificielle, il n’a pas encore décidé de la meilleure façon de poursuivre les conversations avec ces derniers.

Le déplacement de Gallagher démontre que les États-Unis préparent le terrain pour réglementer les investissements dans l’IA, avec la Chine en ligne de mire.