Entre licenciements massifs, exode des dirigeants et scepticisme, le moral des employés de Meta est complètement en berne, d’après une enquête menée par le New York Times.

Les vagues de licenciements se succèdent

Si de nombreux géants technologiques ont eu recours à des vagues de licenciements à cause du contexte économique difficile, Meta est probablement l’entreprise qui a été la plus touchée. En 2022, elle a vu son chiffre d’affaires annuel chuter pour la toute première fois de son histoire, poussant ses dirigeants à prendre des décisions catégoriques pour l’avenir.

Mark Zuckerberg l’a affirmé : 2023 sera l’année de l’efficacité. Le PDG a d’ores et déjà procédé à deux vagues de licenciements, se séparant de pas moins de 26 000 personnes, soit 30 % de ses effectifs totaux. De nouveaux départs sont prévus dans les prochaines semaines, entraînant un sentiment de fatalité et d’incertitude dans les rangs de Meta.

Le dirigeant a fait savoir qu’il souhaitait se séparer de nombreux managers, entraînant ses employés à travailler de manière bien plus individuelle afin de prouver leur apport à l’entreprise, ce qui affecte directement l’esprit d’équipe. En conséquence, l’ambiance dans les locaux de l’entreprise serait délétère.

Les dirigeants absents des locaux

Alors que les employés se démènent et sont contraints de retourner au bureau, les dirigeants de Meta, eux, ont déserté les locaux. Tandis que Zuckerberg est en congé parentalité, la responsable produit Naomi Gleit, a récemment déménagé à New York, rejoignant trois autres cadres supérieurs et dirigeants de Meta basés dans cette ville.

Guy Rosen, responsable de la sécurité des informations, est retourné à Tel Aviv, où il vivait lorsque sa société, Onavo, a été rachetée. Adam Mosseri, responsable d’Instagram, vit à Londres. Enfin, Javier Olivan, directeur de l’exploitation, partage son temps entre l’Europe et la Silicon Valley.

Les travailleurs se trouvant au siège social de la société à Menlo Park, en Californie, éprouvent un sentiment d’injustice face à cette situation, d’autant plus que leur direction les a invités à réduire les déplacements non essentiels. L’entreprise limite également certains de ses avantages, autrefois considérés comme nécessaires pour attirer les meilleurs talents. Elle a par exemple mis fin à son service de blanchisserie gratuit pour les employés, et a repoussé le service du dîner à une heure plus tardive afin d’éviter que les salariés n’emportent de la nourriture gratuite.

Le métavers rend certains sceptiques

De nombreuses personnes dans les rangs de Meta ne seraient, en outre, pas convaincues par ses ambitions dans le métavers. L’entreprise considère cette technologie comme le futur d’Internet et mise gros sur celle-ci, malgré les importantes pertes financières qu’elle a engendrées. Certains employés craignent que les consommateurs n’adhèrent pas à la vision de Meta, particulièrement depuis que l’enthousiasme des utilisateurs pour ce monde virtuel s’est atténué.

Pour la première fois, la prochaine vague de licenciements devrait affecter des groupes d’ingénieurs, ce qui aurait été impensable l’année dernière. Des équipes chez Facebook, Instagram et WhatsApp devraient être concernées. « Beaucoup d’employés ont l’impression d’être dans une situation d’incertitude en ce moment. Ils disent que c’est comme si “Hunger Games” rencontrait “Sa Majesté des mouches”, où tout le monde essaie de prouver sa valeur à la direction », commente Erin Sumner, directrice mondiale des ressources humaines chez DeleteMe, qui a été licenciée de Facebook en novembre.