Le Président et cofondateur d’OpenAI, Sam Altman, a déclaré lundi 10 avril vouloir ouvrir des bureaux au Japon après avoir rencontré son Premier ministre, Fumio Kishida. Il souhaite également perfectionner ses intelligences artificielles pour la langue japonaise.

Le Japon pourrait réguler les IA

« Nous espérons passer beaucoup plus de temps ici et nous engager avec ces merveilleux talents et construire quelque chose de grand pour le peuple japonais » s’est exclamé Sam Altman à Tokyo. Selon Hirokazu Matsuno, secrétaire du cabinet du Premier ministre, Fumio Khida et le cofondateur d’OpenAI ont échangé leur point de vue sur les progrès, les bénéfices et les inconvénients de l’intelligence artificielle (IA).

Sam Altman a fait l’éloge des utilisateurs japonais « C’est vraiment incroyable de voir l’adoption de cette technologie au Japon ». Il a affirmé qu’OpenAI travaillera dans les prochaines semaines pour rendre leurs modèles plus puissants en japonais et sur la culture japonaise. Le cofondateur de l’entreprise a ajouté « Nous pensons que le développement de l’IA sera l’une des révolutions technologiques les plus importantes, et le Japon peut jouer un rôle en tant qu’utilisateur, créateur et régulateur. (…) Le pays a une importance géopolitique et des fondements démocratiques solides. »

Takuya Hirai, président du parti conservateur ayant le plus de pouvoir actuellement (Jimintō), a répondu, selon Reuters, qu’il était nécessaire de créer une forme de régulation par le biais d’une législation. Depuis 2003, le Japon est doté d’une loi sur la protection de la vie privée, Protection of Personal Information Act (APPI). Celle-ci pourrait être amendée pour être adaptée à l’IA. Le président du parti libéral-démocrate a fait part de ses inquiétudes sur cette nouvelle technologie, « Si l’IA est utilisée de manière incontrôlée, elle pourrait créer des risques pour les droits de l’homme et la vie privée des utilisateurs ».

Le Japon est loin d’être le seul pays à vouloir une régulation des intelligences artificielles. En France, le ministre du numérique, Jean Noël Barrot, a déclaré vouloir l’encadrer. Au niveau européen, la Commission s’est réjouie des opportunités des IA mais souhaite définir un cadre réglementaire solide. Aux États-Unis, l’administration Biden réfléchit à réglementer cette technologie. Elle vient de lancer un appel à consultation dans ce sens.

Taro Kono, ministre de la transformation numérique du Japon, a quant à lui avoué, vendredi 7 avril, « J’espère que les technologies d’IA contribueront grandement à la modernisation des méthodes de travail du gouvernement. » Tout en ajoutant que pour le moment il sera impossible d’intégrer ChatGPT et GPT-4 dans les services publics en raison des infox que les modèles génèrent.

D’ici là, Sam Altman souhaite d’abord faire du Japon une de ses nouvelles bases commerciales. Pour y parvenir, OpenAI devrait ouvrir un bureau d’ici les prochains mois. « Je pense que nous serons de retour dans quelques mois et j’espère qu’il y aura beaucoup de collaborations » a affirmé Sam Altman dans une interview au service public NHK.