L’engouement autour de l’intelligence artificielle (IA) continue de battre son plein. Pour rattraper l’avance d’OpenAI et de son modèle de langage ChatGPT, Google serait prêt à tout. Un ancien ingénieur en IA de Google a affirmé, le 29 mars, que le géant de la tech s’est servi de données volées à son concurrent pour entraîner Bard, son agent conversationnel. Google a rapidement nié ces accusations.

Bard serait entraîné grâce à ChatGPT

Google lutte fermement pour conserver sa place de leader dans le domaine des moteurs de recherche. L’entreprise californienne se sent menacée par Microsoft et sa nouvelle version de Bing, alimentée par ChatGPT, qui a récemment atteint les 100 millions d’utilisateurs quotidiens. En réponse, elle sortait, le 21 mars, Bard, un outil qui repose sur son célèbre modèle de langage LamDA.

Cependant, Jacob Delvin, ancien ingénieur en IA de Google, a révélé au média américain The Information que Bard était entraîné sur les données de ChatGPT. Celles-ci viendraient de ShareGPT, un site récupérant les informations d’OpenAI sans en avoir l’autorisation. Il assure avoir essayé d’avertir Google de ne pas le faire, indiquant que cela allait à l’encontre des conditions de services d’OpenAI et que les réponses seraient trop proches, en vain. Suite à cet incident, il aurait démissionné pour rejoindre… OpenAI.

Contacté par The Verge, un porte-parole de Google, a déclaré que « Bard n’est pas entraîné sur les données de ShareGPT ou ChatGPT ». Une source proche de l’affaire a toutefois confié que Google avait cessé ses méthodes après les avertissements de Jacob Delvin.

Google ne veut pas perdre sa place de numéro un

En tentant de rattraper son retard face à OpenAI, Google pourrait se brûler les ailes. La sortie publique de ChatGPT, suivi de son intégration à Bing, l’a forcé à précipiter la sortie de Bard. Pour répliquer à l’annonce de Microsoft survenue début février, Google organisait, le lendemain, une présentation de son agent conversationnel. Une mise en avant jugée bâclée et précipitée par son personnel.

Lors de cette courte introduction au public, les réponses de Bard contenaient des erreurs, notamment à propos du télescope James-Webb. La première impression de Bard n’aura pas su convaincre. Aujourd’hui, pour corriger le tir et dépasser OpenAI, Google forcerait les équipes de DeepMind, sa filiale spécialisée dans l’IA, à travailler avec celles de Google Brain, le projet de deep learning de la société basée à Mountain View. Les deux divisions plancheraient sur un projet nommé « Gemini », une alternative à GPT-4, le dernier modèle de langage d’OpenAI sorti en mars dernier.