L’organisme de surveillance antitrust allemand, le Bundeskartellamt, a annoncé le 28 mars 2023 le lancement d’une enquête sur les agissements de Microsoft. Le gendarme allemand de la concurrence va tenter de savoir si le géant technologique américain a « une importance primordiale sur la concurrence à travers les marchés ».

Le régulateur allemand cherche à savoir si Microsoft abuse de sa position dominante

Après avoir mené plusieurs enquêtes sur les agissements de multiples géants de la tech, Apple, Google, Amazon, Meta ou dernièrement PayPal, le Bundeskartellamt s’intéresse désormais à Microsoft. Le lancement de cette procédure de surveillance rapprochée est basé sur les pouvoirs reçus par le gendarme allemand de la concurrence grâce à une loi promulguée en 2021. Ce cadre législatif lui donne le droit d’être particulièrement attentif aux moindres faits et gestes des géants du Net considérés comme suspects.

« Avec Windows et les produits Office, Microsoft occupe traditionnellement une position très forte dans les systèmes d’exploitation et les logiciels bureautiques », a commenté le président de l’organisme, Andreas Mundt, dans un communiqué. Selon le régulateur, le géant technologique s’est servi de ses outils phares pour élargir sa gamme de produits avec OneDrive, Teams, son logiciel de teambuilding et de visioconférence, ainsi que Microsoft Azure, ses services de cloud computing. Ces produits sont généralement connectés à d’autres applications Microsoft, ce qui ne plaît pas forcément au Bundeskartellamt.

Cloud, moteur de recherche, réseaux sociaux, jeux vidéo : Microsoft est sur tous les fronts

Outre ces services généralement liés au cloud et à la bureautique, Microsoft est également présent dans d’autres secteurs. Elle possède le réseau social LinkedIn ainsi que le moteur de recherche Bing. Ce dernier a été remodelé à l’aide de l’IA générative proposée par OpenAI, ChatGPT grâce à un partenariat que la société de Satya Nadella entretient avec cette entreprise. Cet ajout lui a permis de dépasser la barre symbolique des 100 millions d’utilisateurs actifs quotidiens.

De la même manière, cela fait plus d’un an que la branche gaming de Microsoft tente d’acquérir Activision Blizzard contre 67 milliards de dollars. Plusieurs régulateurs, la Federal Trade Commission (FTC), la Competition and Markets Authority (CMA), ainsi que la Commission européenne ont tous lancé une enquête afin de savoir si ce rachat n’allait pas affecter la concurrence sur le marché du jeu vidéo.

L’ensemble de ces activités fournirait, selon le Bundeskartellamt, « de bonnes raisons d’examiner si Microsoft a une importance primordiale sur divers marchés, afin d’identifier et d’interdire tout comportement anticoncurrentiel à un stade précoce » précise Adreas Mundt.