Ce lundi 27 mars, le site de l’Assemblée nationale a été ciblé par une cyberattaque revendiquée par un groupe de hackers pro-russe, le rendant inaccessible pendant plusieurs heures.

Les hackers dénoncent le soutien de l’Ukraine par la France

En essayant de se rendre sur la plateforme, les messages « le site est actuellement en maintenance » ou « 504 portail expiré » s’affichaient. Celle-ci a été visée par une attaque de déni de service (DDoS), qui consiste à inonder un site de trafic afin de le rendre impossible d’accès. Cette même technique a été utilisée contre des aéroports américains en 2022, ainsi que contre le site de campagne d’Emmanuel Macron lors des dernières élections.

L’attaque n’a pas affecté les systèmes informatiques de l’Assemblée ni ses serveurs. Elle a été revendiquée par le groupe pro-russe NoName057(16), qui a notamment invoqué le soutien de la France à l’Ukraine sur sa chaîne Telegram : « Nous avons décidé de réitérer notre récent voyage en France, où les protestations contre Macron, qui a décidé de se moquer des Français et continue de satisfaire les néo-nazis ukrainiens, sont toujours aussi vives ».

Le groupe explique avoir également ciblé le site du Sénat, qui a toutefois fonctionné toute la journée. Le parquet de Paris a ouvert une enquête ce lundi pour « entrave au fonctionnement d’un système de traitement automatisé de données », rapporte France Info. « Les sites internet de l’Assemblée nationale, du Sénat et du parlement des enfants ont fait l’objet d’une attaque », a déclaré le parquet.

Des cyberattaques de plus en plus nombreuses

Interrogé par France Info, Nicolas Arpagian, spécialiste en cybersécurité, a qualifié cette nouvelle cyberattaque de « message politique » avec une cible « hautement symbolique ».

Les cyberattaques sont en hausse exponentielle depuis le début de la pandémie en 2020. À cela vient s’ajouter la guerre en Ukraine ; selon un rapport datant de février 2023 du groupe d’analyse des menaces (TAG) de Google, « en 2022, la Russie a augmenté le ciblage des utilisateurs en Ukraine de 250 % par rapport à 2020 ».

« Le ciblage des utilisateurs dans les pays de l’OTAN a augmenté de plus de 300 % au cours de la même période », constate-t-il. Le groupe NoName057(16) a également ciblé plusieurs sites d’agences étatiques, dont le Centre national d’études spatiales (CNES), en février lors d’un discours de Vladimir Poutine.