La Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL) a dévoilé le 23 mars 2023, son premier dossier thématique. Ce document d’une vingtaine de pages revient sur les enjeux, les problématiques et les difficultés autour de l’identité numérique. L’autorité française y présente également sa position sur ce sujet délicat.

Les enjeux et difficultés liés à l’identité numérique

« Si l’identité correspond à un ensemble d’attributs associés à une personne physique qui permet de la relier à d’autres données, […] On parle d’identité numérique lorsque ces attributs sont enregistrés sous forme numérique, et utilisable en ligne notamment pour interagir avec des systèmes d’information » telle est la définition d’identité numérique fournie par la CNIL dans son dossier thématique.

Après avoir introduit le concept d’identité au sens large puis d’identité numérique, la Commission dresse l’état des lieux actuel de cette technologie. En France, elle est connue pour l’utilisation de la carte bancaire en ligne et, surtout, pour France Connect. Ce système permet de s’inscrire ou de se connecter à un service de l’administration publique grâce à son compte Ameli, CAF, des impôts, etc.

Par ailleurs, à la fin de l’année 2021, Amélie de Montchalin, ancienne ministre de la Transformation et de la Fonction publique, annonçait qu’elle allait rendre disponible le code source de France Connect. En plus d’être transparent vis-à-vis du code utilisé, le gouvernement offre la possibilité aux développeurs de l’améliorer et de renforcer sa sécurité, si possible. Néanmoins, ce service est malheureusement connu pour avoir été piraté durant l’été 2022, ce qui a contraint l’état à le suspendre afin de réaliser plusieurs modifications pour combler ses failles de sécurité.

Trouver un juste équilibre entre autonomie et sécurité pour une carte d’identité numérique

Comme l’indique la CNIL dans son document ainsi que dans son communiqué, la sécurité reste un enjeu important en matière d’identité numérique. « Il est nécessaire de prendre en compte la protection de la vie privée dès la conception de ces solutions pour limiter les risques pour les personnes (notamment l’usurpation d’identité, la surveillance des activités en ligne par des acteurs publics ou privés, etc.), » précise l’autorité.

C’est en renforçant cet aspect, tout en prenant en compte les diverses évolutions numériques, parfois de plus en plus intrusives au quotidien, qu’il a été possible de concevoir la carte nationale d’identité électronique (CNIe). La puce contenue dans cette pièce d’identité permet de générer une identité numérique du nom de France Identité.

Dans un avenir proche, une application du même nom sera proposée à tous les Français. Elle permettra, si vous disposez d’un smartphone doté d’une lecture sans contact ou du NFC, de générer une identité numérique. De cette manière, il sera possible :

  • De s’identifier en ligne de manière sécurisée auprès d’une multitude d’organismes privés et publics, de la même façon que FranceConnect.
  • De prouver certains attributs liés à son identité. Le gouvernement français pourrait bien utiliser cet outil pour prouver l’âge d’une personne qui souhaite consommer du contenu à caractère pornographique ou lié à l’alcool, au tabac, etc. La CNIL avait par ailleurs donné son avis sur la solution proposée par l’état à ce sujet.
  • De prendre connaissance des données contenues dans sa CNIe
  • De créer des justificatifs d’identité qui éviteraient d’utiliser des photocopies ou de porter sa carte d’identité constamment sur soi.

La CNIL accueillerait une telle évolution de l’identité numérique de manière favorable. L’autorité considère que le dispositif est sécurité, permet à la population d’avoir la main mise et la maîtrise de leurs données, et de lutter contre la fraude documentaire.