La plus grande entreprise de conseil spécialisée dans la tech, Accenture, ne passe pas au travers de la crise. Lors de la publication de ses résultats pour le second trimestre 2023, ce jeudi 23 mars, elle a annoncé (pdf) la suppression de 19 000 postes et la baisse de ses objectifs annuels.

Des bénéfices insuffisants pour Accenture

Au deuxième trimestre de l’année 2023, Accenture a enregistré un chiffre d’affaires en progression de 5 %, par rapport à la même période en 2022, pour atteindre les 15,8 milliards de dollars. Les commandes ont augmenté de 13 % en générant 22,09 milliards de dollars. Elles se décomposent en 10,65 milliards de dollars pour du conseil et 11,43 milliards de dollars pour de l’infogérance, prestation externe informatique.

Derrière ses beaux résultats se cache un bénéfice net en dessous des attentes. L’entreprise n’a réalisé qu’un bénéfice net de 1,52 milliard de dollars. Ce résultat est inférieur à celui de l’année précédente au cours de la même période qui était de 1,63 milliard de dollars.

Cette baisse des bénéfices est essentiellement due à des frais de restructuration. De 244 milliards de dollars ce trimestre, ils devraient coûter au total 1,5 milliard de dollars à l’entreprise d’ici l’exercice 2024. 1,2 milliard de dollars serviront à financer des licenciements et les 300 millions de dollars restants seront utilisés pour de l’optimisation immobilière, autrement dit de la location de bureau.

La prochaine vague de licenciements de 19 000 personnes, soit 2,5 % des effectifs. Il s’agit d’ un revirement total de la stratégie de l’entreprise. Elle avait recruté plus de 38 000 personnes au cours de l’année dernière, pour atteindre les 710 000 personnes. Dans le document déposé à la Securities and Exchange Commission (SEC), équivalent de l’Autorité des Marchés Financiers (AMF) en France, Accenture affirme que plus de la moitié des emplois affectés occupent des fonctions secondaires.

Ce plan de licenciement, impressionnant n’a pas été évoqué lors de la publication des résultats pour le second semestre, Julie Sweet, PDG d’Accenture, a préféré promouvoir la hausse des ventes de l’entreprise, « Les excellents résultats financiers que nous avons obtenus ce trimestre démontrent à nouveau que notre capacité à réunir des expertises sectorielles, fonctionnelles et technologiques ainsi que des services gérés continue à nous différencier auprès de nos clients ».

Des excellents résultats qui restent partiels. En plus des licenciements, l’entreprise a réévalué ses objectifs pour le restant de l’exercice 2023. Le groupe prévoit une croissance du chiffre d’affaires annuel de 8 % à 10 %, contre 8 % à 11 % auparavant. L’entreprise explique ces ajustements par le contexte économique morose, « Nos résultats sont affectés par les conditions économiques, l’inflation et le niveau de confiance des entreprises. Les inquiétudes persistent sur de nombreux marchés, ce qui a eu et peut continuer à avoir des répercussions sur nos activités ».