Waymo, filiale d’Alphabet, veut démontrer que la conduite autonome est sécurisée et convaincre les autorités en ce sens. Elle a ainsi publié un document décrivant un dossier de sécurité pour l’exploitation des véhicules autonomes. Selon l’entreprise, celui-ci devrait servir de modèle à l’ensemble du secteur.

L’exemple d’un dossier de sécurité

Depuis plusieurs années, le marché des véhicules autonomes progresse mais reste confronté à la méfiance des autorités vis-à-vis de la sécurité de cette technologie. Pourtant, les entreprises évoluant dans ce secteur espèrent justement améliorer la sécurité routière ; les accidents de la route tuent environ 1 million de personnes dans le monde chaque année.

Ils affirment que les véhicules autonomes sont plus sûrs que les voitures conduites par des humains, mais il existe encore peu de données pour le prouver. Dans cette optique, Waymo vient de publier un exemple de dossier de sécurité constituant « une manière formelle d’expliquer comment une entreprise détermine qu’un système autonome est suffisamment sûr pour être déployé sur les routes publiques sans conducteur humain ». Le document « inclut des preuves pour étayer cette affirmation », continue l’entreprise.

De cette manière, l’entreprise sœur de Google souhaite influencer le débat public en faveur des véhicules autonomes. En plus du document, elle a soumis des commentaires à la National Highway Traffic Safety Administration, agence américaine chargée de la sécurité routière, dans lesquels elle l’exhorte à ne pas adopter une approche « prescriptive » en matière de réglementation.

Les concurrents de Waymo invités à faire de même

En amont, Waymo invite ses concurrents comme Motional, Cruise ou encore Zoox, à développer une approche similaire. L’objectif est de prouver aux régulateurs que les véhicules autonomes peuvent être déployés à grande échelle en toute sécurité.

Aurora, autre société spécialisée dans les technologies de conduite autonome, a publié son propre dossier de sécurité il y a deux ans. L’un de ses porte-parole salue la démarche de Waymo : « Nous sommes franchement ravis de voir Waymo suivre le mouvement, et nous espérons qu’ils ont pu tirer parti de notre contenu sur la façon de comprendre, de développer et de traiter les preuves d’un dossier de sécurité ».

Waymo tient à rappeler que son papier constitue un cadre sur la façon dont elle élaborerait un dossier de sécurité à remettre aux régulateurs. « Les dossiers de sécurité réels avec des arguments et des preuves sont généralement partagés avec les autorités réglementaires respectives par le biais de processus établis, car ils contiennent souvent des informations sensibles et critiques pour l’entreprise », a clarifié Julia Ilina, porte-parole de Waymo, dans un courriel à The Verge.

Waymo est l’une des entreprises avec le plus d’expérience

Pour rappel, Waymo opère des services de taxis autonomes à San Francisco et à Phoenix. Il s’agit de l’une des entreprises de conduite autonome les plus transparentes. Le mois dernier, elle a partagé des données portant sur ses activités dans les deux villes et a reconnu que ses véhicules ont été impliqués dans deux accidents graves et 18 « événements de contact mineurs » au cours de ses essais. Elle a déjà parcouru plus d’1 million de kilomètres avec ses véhicules.

La balle est désormais dans le camp des régulateurs, à voir quelle sera leur réaction au papier de Waymo. Le chemin est encore long, la perception de la conduite autonome s’étant dégradée au fil des années, notamment à cause des nombreux accidents dans lesquels ont été impliqués des véhicules Tesla (bien qu’ils ne soient pas autonomes).

D’ailleurs, Waymo a fustigé à plusieurs reprises la démarche de l’entreprise d’Elon Musk, affirmant qu’elle mettait des bâtons dans les roues à l’ensemble du secteur.