Les autorités britanniques ont lancé une enquête afin de déterminer s’il faut interdire TikTok sur les appareils gouvernementaux. « Nous devons nous assurer que nos téléphones ne sont pas des logiciels espions », a confié le Ministre de la sécurité du Royaume-Uni, Tom Tugendhat.

Les pays occidentaux montent au créneau

Cette annonce fait suite à des informations émanant de médias britanniques le week-end dernier et indiquant que le gouvernement était sur le point d’interdire l’application sur ses appareils. Plutôt que de décider d’une telle mesure, Tom Tugendhat préfère « comprendre exactement les défis que posent ces applications, ce qu’elles demandent et comment elles s’immiscent dans nos vies ».

Il a ainsi demandé au National Cyber Security Centre (NCSC) d’examiner l’application. Le ministre n’exclut pas une interdiction de TikTok, et a souligné les différentes approches de ses alliés. Si l’Inde a tout bonnement banni la plateforme dans tout le pays, les États-Unis, le Danemark, le Canada ainsi que le Parlement et la Commission européenne l’ont interdit sur les appareils gouvernementaux.

La décision du Royaume-Uni est très similaire à celle de la France ; le Sénat a en effet ouvert une commission d’enquête afin de déterminer les risques posés par l’application. Les pays occidentaux sont de plus en plus méfiants à l’égard de TikTok, et craignent le lien de sa maison mère, ByteDance, avec le gouvernement chinois.

« Ce qui est certainement clair, c’est que pour de nombreux jeunes, TikTok est désormais une source d’informations. Et tout comme il est juste que nous sachions à qui appartiennent les sources d’information au Royaume-Uni, il est important que nous sachions à qui appartiennent les sources d’information qui alimentent nos téléphones », assure Tom Tugendhat à Sky News.

TikTok essaye de convaincre… en vain

De son côté, TikTok tente de rassurer les autorités, et a dévoilé d’importants plans, aux États-Unis puis en Europe, afin de localiser les données des utilisateurs de l’application localement. Pour l’heure, ces concessions ne semblent pas avoir l’effet escompté.

« Bien que nous attendions des détails sur les préoccupations spécifiques du gouvernement britannique, nous serions déçus par une telle décision. Des décisions similaires prises ailleurs ont été fondées sur des craintes mal placées et semblent motivées par des considérations géopolitiques plus larges, mais nous restons déterminés à travailler avec le gouvernement pour répondre à toutes les préoccupations. Nous avons commencé à mettre en œuvre un plan global pour mieux protéger les données de nos utilisateurs européens, qui comprend le stockage des données des utilisateurs britanniques dans nos centres de données européens et le renforcement des contrôles d’accès aux données, y compris la supervision de notre approche par un tiers indépendant », a confié un porte-parole de la plateforme chinoise, en réponse à la décision des autorités britanniques.