Le fondateur de Meta, Mark Zuckerberg, a pris la plume le 14 mars pour prévenir ses employés que 10 000 d’entre eux allaient perdre leur emploi, tandis que 5 000 postes ne seront pas pourvus. Le PDG répète depuis plusieurs semaines qu’ils souhaitent faire de 2023 « l’année de l’efficacité », après une année 2022 des difficultés.

Mark Zuckerberg veut de l’horizontalité

Depuis la publication des résultats de Meta en février, affichant une baisse du chiffre d’annuel de 1 %, à 116,6 milliards de dollars, les rumeurs de licenciements allaient bon train. Mark Zuckerberg a officialisé la chose, « Ce sera difficile et il n’y a pas de moyen de contourner cela », a-t-il écrit dans un message rendu public sur le blog de l’entreprise.

Il y détaille le planning de ce plan qui aura cours dans les prochains mois. L’équipe de recrutement va être réduite avec la réduction des embauches, les équipes technologiques seront touchées fin avril et les commerciales à partir de fin mai. L’opération de restructuration pourrait durer jusqu’à la fin de l’année.

La presse fait écho, depuis les résultats annuels, de vice-présidents de l’entreprise chargés de remplir des listes de personnes à licencier. Mark Zuckerberg reconnaît que la révélation de ce plan en avance va « créer une période difficile », mais explique vouloir faire preuve de transparence. L’entreprise aurait été critiquée d’avoir averti ses salariés au dernier moment lorsque 13 % des effectifs, 11 000 personnes, avaient été virés en novembre.

Pour atteindre l’efficacité voulue, le PDG dit vouloir agir sur deux leviers. Le premier est celui d’une annulation des projets secondaires de l’entreprise. Il juge avoir « sous-estimé les coûts indirects des projets moins prioritaires ». Ces derniers nécessitant de mobiliser des équipes, des espaces, des compétences en ressources humaines, etc.

Mark Zuckerberg souhaite également parvenir à rendre Meta plus horizontal dans son fonctionnement, « chaque couche d’une hiérarchie ajoute de la latence et de l’aversion au risque dans le flux d’informations et la prise de décision ». Il estimait déjà, devant des actionnaires avoir trop de managers, de gestionnaires. Dans l’organisation même du travail, il semble revenir sur la possibilité d’être en distanciel pour les nouveaux employés, un mode de fonctionnement hybride permettant, selon lui d’établir une meilleure relation de confiance au sein des équipes.

Meta victime d’un environnement économique difficile

Meta est contraint de s’adapter à un environnement économique plus compliqué. Pour son activité elle-même, la concurrence de TikTok ou la baisse des revenus publicitaires a été un coup très dur. Son PDG insiste aussi sur des facteurs extérieurs à l’entreprise, taux d’intérêt plus élevés, instabilité géopolitique, pression réglementaire, augmentation du coût de l’innovation et ralentissement de la croissance. Pessimiste Mark Zuckerberg pronostique, « À ce stade, je pense que nous devrions nous préparer à la possibilité que cette nouvelle réalité économique se poursuive pendant de nombreuses années ».

Pour lui la restructuration devant entraîner Meta sur la voie de l’efficacité, et donc des économies, procurera « les ressources et la confiance nécessaires pour réaliser notre vision à long terme ». L’Intelligence artificielle et le métavers, la volonté de « rapprocher les gens entre eux » représente cette vision ce long terme.